Ces jeunes de banlieue parisienne se désignent eux-même comme "les oubliés" de la loi El Khomri. Le blocus de leur lycée est un message au gouvernement à qui ils reprochent de ne pas écouter leur voix. "Ils ne comprennent pas. Si on leur parle ils vont se dire, 'des jeunes de banlieue qu'est-ce qu'ils vont faire ?' Ça ne les intéresse pas. Bloquer les entrées du lycée, crier, il n'y a que comme ça que ça marche", lance Samia, lycéenne.
"On va couler". La jeune fille est en colère et inquiète pour son avenir. "Il y a des gens qui luttent tous les jours pour trouver du travail. Déjà que le chômage est élevé, si on licencie plus facilement les gens, on va couler", poursuit-elle. Thomas, en terminale a lui le sentiment d'être abandonné par les politiques. "On ne donne pas la parole à ceux qui sont concernés. Pourquoi on fait un blocus ? Pour notre avenir, pour notre travail", explique-t-il.
"Il n'y aura plus de taf pour nous". Mohammed, Thibaut et Bryan, trois amis qui rentrent à peine dans la vie active sont eux-aussi préoccupés par cette précarité. "Il n'y aura même plus de CDI, pour les jeunes ce sera que des CDD", regrette le premier. "Dans cinq-dix ans il n'y aura plus de taf pour nous. On va galérer, on sera à Pôle emploi, au chômage", "ce qui me gêne c'est qu'ils disent : on pourra virer tout le monde sans raison valable", enchaînent les deux autres. Pour se faire entendre, ils ont prévu de poursuivre ces blocus, au moins jusqu'à la semaine prochaine quitte à "utiliser la force", disent-ils pour qu'enfin ils se sentent compris par le gouvernement.