Des affrontements ont éclaté jeudi après-midi, à Paris et dans plusieurs villes de France, en marge de la mobilisation contre la loi Travail. A l'appel de sept syndicats, cette manifestation coïncidait avec le débat à l'Assemblée nationale sur la motion de censure déposée par la droite, après le recours à l'article 49-3 par le gouvernement pour faire adopter la loi.
Les informations à retenir :
- Des heurts ont éclaté à Paris, au Havre et à Marseille notamment
- Vingt personnes ont été légèrement blessées à Paris
- Des interpellations ont eu lieu dans plusieurs villes
- A Paris, des affrontements aux Invalides
Deux personnes interpellées. A Paris, après le départ du cortège de la place Denfert-Rochereau en direction des Invalides, les premiers incidents ont éclaté à mi-chemin, lorsque des "individus violents ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov contre la police" à "chaque intersection", a affirmé la préfecture de police de Paris. Deux personnes ont été interpellées, selon la même source.
Deux blessés à la tête. Alors que le cortège arrivait au terme de son parcours, des jeunes casseurs s'en sont pris brièvement aux manifestants et aux journalistes présents. Quelques minutes auparavant, les CRS avaient quitté la tête du cortège. Plusieurs personnes, dont deux blessées à la têtes, se faisaient soigner sur place. D'après la préfecture de police de Paris, vingt personnes ont été légèrement blessées lors de la manifestation parisienne.
A #Paris, les Invalides plongés dans la pénombre et le chaos.
— Napoléon (@tprincedelamour) 12 mai 2016
Comme une allégorie de la #LoiTravail...
#Manif12Maipic.twitter.com/0uTEp6h6TI
Des casseurs dans l'enceinte du musée des Invalides. Les services d'ordre des syndicats ont été pris à partie par certains manifestants aux cris de "SO salaud, le peuple aura ta peau" ou "flics, SO, même combat". La moitié des blessés faisaient partie du service d'ordre de la CGT. Plusieurs casseurs ont ensuite réussi à pénétrer dans l'enceinte du musée des Invalides, mais ont été rapidement interceptés par des soldats. Des pavés ont été arrachés et lancés sur les CRS, revenus disperser les casseurs avec du gaz lacrymogène.
- Des débordements dans d'autres villes
Un local du PS saccagé. Au Havre, une manifestation contre la loi Travail a rassemblé 1.600 personnes selon la police. La porte d'entrée du local du PS a été défoncée et une dizaine de personnes y sont entrées pour le saccager. Le petit groupe a été délogé par les forces de l'ordre avec du gaz lacrymogène. Des débordements ont également eu lieu à Nantes, où des vitres ont été brisées et des projectiles lancés sur les forces de l'ordre, rapporte Ouest-France.
Gaz lacrymogène à Marseille. A Marseille, les jeunes s'en sont également pris avec des projectiles au service d'ordre de la CGT, et ceux-ci ont fait usage en retour de sprays lacrymogènes, avant que les forces de l'ordre ne s'interposent. D'autres interpellations ont également eu lieu à Lyon ou à Caen.
Neuf interpellations à Toulouse. Neuf manifestants ont été interpellés en fin de manifestation à Toulouse, lors d'échauffourées entre forces de l'ordre et protestataires. Des policiers isolés ont été pris à partie et ont fait l'objet de jets de projectiles et de scooters, a rapporté une source policière. Des accrochages ont également eu lieu à proximité d'une salle de spectacle où le cortège a été dispersé par la police à coups de gaz lacrymogène.
- Contre la loi et le 49-3
Mobilisation en baisse. La cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois était organisée à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et Fidl. Mais la mobilisation semblait marquer le pas. La préfecture de police a annoncé 11.500 à 12.500 manifestants à Paris, en baisse par rapport aux précédentes journées. A Toulouse, les manifestants étaient 12.000 selon les syndicats, 3.000 selon la préfecture. Les autorités en ont dénombré 2.500 à Nantes, 1.200 à Strasbourg ou encore 1.000 à Grenoble.
"Optimisme" sur un retrait du texte. Des slogans contre le recours à l'article 49-3 se sont joints à ceux contre la loi Travail, mardi. "49-3, on n'en veut pas", a-t-on notamment pu entendre à Grenoble. Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a voulu se montrer "optimiste" en rappelant qu'il y a dix ans le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté, et retiré".