La grève du personnel des terminaux pétroliers havrais (CIM), qui perturbe depuis 16 jours l'approvisionnement des raffineries et des aéroports parisiens, a été une nouvelle fois reconduite mercredi soir, a-t-on appris de source CGT. Au cours d'une assemblée générale organisée par la centrale cégétiste, syndicat unique de la Compagnie industrielle maritime (CIM), la grève a été reconduite pour 48h, jusqu'à vendredi à 19h. Le mouvement visant à obtenir le retrait de la loi Travail a débuté le 24 mai et a été reconduit cinq fois pour des durées variables allant de 48h à 120 heures (5 jours) mercredi dernier.
Un service minimum assuré. Depuis le 27 mai toutefois, un service minimum, sur injonction du Premier ministre Manuel Valls, est assuré par 17 cadres qui travaillent et dorment sur place depuis le début de la grève. Ces non-grévistes assurent le pompage dans des réservoirs de stockage pour alimenter en brut la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon, et en kérosène et en gazole les aéroports. On ignore quelle quantité est pompée chaque jour mais les capacités totales de la CIM sont de 4,7 millions de m3.
Un intérêt stratégique primordial. Société peu connue mais d'un intérêt stratégique primordial, la CIM, dont le siège est à Paris, compte 284 salariés au total. Elle est délégataire de service public pour l'approvisionnement en produits pétroliers par concession du Grand port maritime du Havre (GPMH) et opère les terminaux pétroliers du port et du cap d'Antifer, un peu plus au nord, près d'Etretat. La CIM alimente en brut les deux premières raffineries de France, situées dans la région havraise, à savoir la raffinerie Total de Gonfreville-L'Orcher et celle d'ExxonMobil de Port-Jérôme, ainsi que celle de Grandpuits en Seine-et-Marne, de Total également. 40% du brut importé par la France passe par les terminaux de la CIM.