L'IGPN, la police des police, enquête sur les violents incidents qui ont éclaté jeudi, place de la République à Paris, en marge de la manifestation contre la loi Travail. Quatre manifestants ont été blessés au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre. L'un d'eux a été gravement blessé à l’œil. Il aurait perdu la vue malgré l'intervention des médecins de l'hôpital Cochin. Et les personnes qui étaient près de lui lors de la manifestation mettent en cause les tirs de grenades effectués par les policiers.
Que s'est-il passé ? Une grenade est tombé près d'un groupe de manifestants. Un éclat a blessé à l’œil un syndicaliste de SUD, alors qu'il se trouvait loin des échauffourées, assurent des témoins. "J'ai vu une grenade de désencerclement qui a été lancée en l'air, avant d'éclater. Elle a rebondi contre quelqu'un, je l'ai vu tomber", raconte Noman, un photographe, au micro d'Europe 1. "Je me demande pourquoi à cet endroit-là. Il ne faisait rien de mal. Les manifestants levaient ensuite les bras en l'air pour montrer qu'ils étaient inoffensifs et que il y avait un blessé", poursuit-il.
La fin des grenades de désencerclement ? Une autre personne a été blessée aux jambes par les mêmes éclats. Et il s'agit "d'un incident de trop" pour Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires. Le syndicat met directement en cause le matériel utilisé par les forces de l'ordre. "Il y a eu énormément de militant blessés depuis le début de l'année. C'est une nouvelle doctrine des forces de l'ordre depuis le début du conflit. On demande l'interdiction du flashball et des grenades de désencerclement", martèle le syndicaliste.
Ce que l'IGPN doit trancher. L'IGPN, doit d'abord déterminer si c'est bien une grenade de désencerclement qui a provoqué la blessure à l’œil du manifestant. Et si cette grenade a été utilisée dans les règles : c'est à dire en situation de légitime défense ou si les forces de l'ordre faisaient face à un danger imminent.