Amas de poubelles devant l'entrée, barrières métalliques et banderoles : plusieurs lycées parisiens étaient bloqués jeudi matin, jour de la manifestation organisée par des syndicats étudiants et lycéens opposés à la loi Travail. L'Union nationale lycéenne (UNL) a décompté une trentaine d'établissements "perturbés" dans la capitale, dont une quinzaine totalement bloqués. Des chiffres nationaux seront annoncés à la mi-journée.
"Travailler plus pour gagner moins". Dans le 20e arrondissement, les lycées voisins Hélène-Boucher et Maurice-Ravel étaient, comme souvent, en pointe de la contestation. Devant l'établissement Hélène-Boucher, des lycéens filtraient les entrées, ne laissant passer que les collégiens et les élèves de classes préparatoires. "Ils nous empêchent de rêver, on va les empêcher de dormir", proclamait une banderole. "On se bat pour notre futur, pour notre avenir. Les heures supplémentaires qui ne seront plus majorées, ou seulement à 10%, c'est pas possible. On va travailler plus et gagner moins", déclare Yovann Pigenet, 16 ans, élève de seconde.
Une loi qui effraie. Des enceintes diffusent de la musique et des jeunes chantent à tue-tête des chants de Bob Marley. "La jeunesse emmerde la loi travail", affirme une pancarte brandie par deux lycéens portant des masques à l'effigie du Premier ministre Manuel Valls et de la ministre du Travail Myriam El Khomri. Devant le lycée Ravel, Axel, 17 ans, en terminale économique et sociale, estime que le "vrai problème de cette loi, c'est le fond". Elle instaurera selon lui "un climat de peur permanent".
Environ 100 lycées bloqués la semaine dernière. Lors de la première journée de mobilisation des lycéens et étudiants mercredi 9 mars, une centaine de lycées avaient été bloqués sur tout le territoire selon les organisations de la jeunesse, un chiffre proche de l'estimation du ministère de l'Education (90). Autres lycées de la capitale touchés par la mobilisation : Lavoisier, dans le 5e arrondissement, et Jules-Ferry, dans le 9e.