Quelque 176 lycées étaient bloqués en France jeudi en matinée, totalement ou partiellement, dans le cadre de la mobilisation contre la loi Travail.
L'Education nationale a décompté jeudi 176 lycées faisant l'objet d'un blocage, "total ou filtrant", sur les 2.500 établissements publics répartis sur le territoire. En fin de matinée, "un retour à la normale était constaté dans la plupart de ces lycées", a-t-elle précisé. Les organisations lycéennes et étudiantes évoquent pour leur part un chiffre de 250 établissements "mobilisés" contre la loi Travail. L'Unef, premier syndicat étudiant, parle d'"un très haut niveau de mobilisation chez les jeunes".
Le retrait de la réforme exigé. Même satisfaction chez le syndicat général des lycéens (SGL), qui qualifie le mouvement de "réussite". Il continue de réclamer "le retrait pur et simple" de la loi Travail et appelle à une nouvelle loi, qui "doit être précédée d'une consultation de tous les acteurs sociaux et organisations jeunesse". L'Union nationale lycéenne (UNL), l'autre grande organisation lycéenne, fournit un décompte similaire à celui des autres syndicats de la jeunesse.
Des incidents à Paris. A Paris, des proviseurs avaient pris la décision rare de fermer leur établissement, "afin d'éviter que les élèves et les personnels ne soient exposés à des débordements et à de la violence", comme l'indiquait par exemple la cité scolaire Jean-de-la-Fontaine dans le 16e arrondissement sur son site. Des incidents ont émaillé une manifestation de lycéens jeudi matin à Paris, la préfecture de police faisant état d'une dizaine d'interpellations en marge du cortège.
Des incidents violents s'étaient produits lors des deux jeudis précédents, en marge des manifestations contre la loi travail. Un policier parisien a été placé en garde à vue jeudi matin dans le cadre d'une enquête sur des violences contre un lycéen la semaine dernière. Une vidéo montrant la scène un policier assène un coup de poing violent à un jeune tenu par deux autres policiers avait beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était dit "choqué" et avait demandé l'ouverture d'une enquête administrative. Selon le syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN, 18 lycées avaient pris la décision de fermer leurs portes jeudi. Le ministère de l'Education évoque 11 lycées.