La grève a été votée dans "toutes les centrales nucléaires" de France, au nombre de 19, pour jeudi, 8e journée de mobilisation contre la loi Travail, et 12 ont procédé à des baisses de production dans la nuit, a indiqué jeudi la CGT.
"Toutes les centrales ont voté la grève et douze ont baissé la charge dans la nuit. Les autres ont dû commencer ce matin", a déclaré Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la fédération Mines Energie de la CGT, sans pouvoir préciser dans l'immédiat l'impact chiffré de cette baisse de production. Dans la journée, "on va certainement être dans une position où on va devoir importer" de l'électricité, a-t-elle souligné.
Trois centrales thermiques à l'arrêt. Mercredi soir, un autre porte-parole de la FNME-CGT avait indiqué que la grève avait été votée dans "toutes les centrales où la CGT est majoritaire, soit 16 sur 19". Trois centrales thermiques sont par ailleurs déjà à l'arrêt: Cordemais (Loire-Atlantique), Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Porcheville (Yvelines), a rappelé Marie-Claire Cailletaud. Dans un communiqué diffusé dans la nuit, faisant le point à minuit, la FNME-CGT avait fait état de "baisses de charge entamées sur huit centrales allant jusqu'à 4.300 MW". "C'est le maximum de ce qu'ils pouvaient faire à cette heure, compte tenu" des impératifs techniques, a expliqué la porte-parole.
Des coupures de courant à prévoir. Marie-Claire Cailletaud a aussi fait part de "coupures (de courant) dans les Yvelines" et prévenu que des coupures pourraient intervenir localement. "On recense entre 50% et 80% de grévistes selon les sites", a-t-elle ajouté, et "on nous dit que la mobilisation faiblit !".
De nouvelles journées de grève à venir. Outre la CGT, la fédération FO Energie et Mines a annoncé mercredi "s'associer" aux journées de grèves et de manifestations prévues jeudi et le 14 juin, appelant les électriciens et gaziers à "mettre en débat" lors d'assemblées générales les "modalités d'action". Le 21 janvier dernier, à l'occasion d'une journée d'action spécifique à EDF à l'appel de la CGT, la CFE-CGC et FO pour protester contre des suppressions d'emplois annoncées en comité central d'entreprise, des baisses de charge allant jusqu'à 12.000 MW, soit 20% de la production, avaient été enregistrées par la CGT. EDF avait alors recensé 21,12% de grévistes sur l'ensemble des salariés de l'entreprise.