A la demande des députés socialistes, Manuel Valls a décidé d'organiser un séminaire dans le but de "travailler ensemble".
Après avoir annoncé lundi le report de deux semaines du projet de loi El Khomri, Manuel Valls a accédé mardi à la demande d'un "séminaire" du groupe socialiste à l'Assemblée dans le but de "travailler ensemble".
"Mettons à profit ces quinze jours pour travailler". "Je veux que nous travaillions ensemble à une feuille de route. Il y aura un séminaire du groupe puisque le groupe le souhaite. Mettons à profit ces quinze jours pour travailler", a déclaré le Premier ministre aux députés PS. Ce séminaire, qui était une demande des députés PS, dont une partie est très remontée contre l'avant-projet de loi, pourrait se tenir dès la semaine prochaine.
Pierres d'achoppement. Auparavant, Manuel Valls avait reçu à Matignon la présidente de la commission des Affaires sociales Catherine Lemorton et le député Christophe Sirugue, possible futur rapporteur. Principalement, "ce qui nous pose problème, c'est le plafonnement des indemnités prud'homales et les accords 'offensifs' sur l'emploi, qui aboutiraient à des licenciements pour motif personnel, alors que ça devrait être des licenciements économiques avec obligation de reclassement", a détaillé Catherine Lemorton. Christophe Sirugue a ainsi indiqué avoir posé des conditions sur ces deux points pour "accepter d'être rapporteur".
"Exagéré" de parler de "reculade". Manuel Valls a également jugé "exagéré" de parler de "reculade" quant au report du texte. "Franchement, parler de reculade, n'est-ce pas un peu exagéré ?" a lancé le Premier ministre au chef de file des Républicains à l'Assemblée, Christian Jacob. "Avons-nous depuis que nous gouvernons, depuis que je suis Premier ministre, dû reculer sur tel ou tel texte, avons-nous dû changer telle ou telle position, après le débat nécessaire ?" a affirmé Manuel Valls, suscitant des protestations sur les bancs de droite.
Soutien à Myriam El Khomri. Le Premier ministre a par ailleurs tenu à saluer la ministre du Travail "qui est courageuse et qui fait l'objet d'attaques ignobles sur les réseaux sociaux". S'il a assuré que son expression sur les deux gauches "irréconciliables" ne visaient pas Martine Aubry ou la gauche du PS mais "Mélenchon, qui explique que l'exécutif est pire que Sarkozy", il a lancé une pique contre l'ancienne patronne du PS qui, dans sa tribune au vitriol la semaine dernière contre l'exécutif, avait évoqué la perspective "d'un affaiblissement durable de la France". "Dire que notre pays s'affaiblit ce n'est pas acceptable ! Et même quand on a pu le dire, nous, dans l'opposition ça m'a toujours gêné", a lancé Manuel Valls.
Le projet de loi examiné fin avril. L'Assemblée nationale examinera le projet de loi, dénoncé par une partie de la gauche et une grande partie des syndicats, "à la fin du mois d'avril et au début du mois de mai", a-t-il confirmé. L'exécutif vise une adoption définitive avant la fin de la session parlementaire en juillet.