Les élus de France n'en peuvent plus. Les violences dont ils sont victimes sont le dernier symptôme d'un quotidien de plus en plus compliqué. Car beaucoup se disent aussi submergés par la tâche et les lourdeurs administratives. Europe 1 s'est rendue aux Molières, dans l'Essonne, où le maire, Yvan Lubraneski, est sur tous les fronts.
"Il serait temps de revaloriser" l'indemnité des élus
"Des autorisations d'urbanisme, des actes d'état civil...", détaille l'élu. Dans son bureau situé au premier étage de la mairie, les journées d'Yvan Lubraneski sont bien chargées. Mais désormais, et à regret, certaines prérogatives lui échappent. "C'est très bien qu'on ait des intercommunalités, mais il y a beaucoup de projets qui vont être freinés, y compris inclus dans votre programme que vous ne pourrez pas dérouler. C'est une nouveauté qui charge beaucoup les maires de difficultés n'existaient pas il y a quelques années", regrette l'édile.
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Depuis neuf ans, ce sont 50 à 60 heures de travail électoral par semaine qui s'ajoutent à la gestion de son agence de communication. "C'est une indemnité de 1.200 euros. Sur la question de la fonction du maire, centrale pour que notre République tienne debout, il serait temps de la revaloriser très sérieusement", avance le maire.
"Le maire est souvent pris à partie pour tout et n'importe quoi"
Dans cette commune de 2.000 habitants, l'élu est particulièrement sollicité, comme le reconnaît Benjamin, le patron du bar du village. "Le maire est souvent pris à partie pour tout et n'importe quoi : 'le chat n'arrive pas descendre de l'arbre', 'j'ai une voiture qui est mal garée devant chez moi'...", reconnaît-il. Le maire reste malgré tout populaire : plus de huit Français sur dix ont une bonne opinion de leur élu.