L'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal a mis en cause vendredi l'"entreprise voyou" Lubrizol dont l'usine de Rouen a brûlé, une entreprise qui n'a "pas respecté ses obligations" et aurait dû être sous plus étroite surveillance de l'État, a-t-elle estimé.
Ségolène Royal a vilipendé Lubrizol sur BFMTV et RMC. Après une précédente alerte en 2013, "l'entreprise a eu l'obligation de mettre en place une force d'intervention rapide, et s'était engagée à investir 20 millions d'euros". Elle n'a, selon un rapport, "pas pensé à associer les riverains" et a "manqué d'empathie envers les populations". Lubrizol est "une entreprise voyou, qui ne respecte pas ses obligations, qui méprise la population locale, ce n'est pas bien, alors qu'elle a beaucoup d'argent", a-t-elle cinglé. Ce faisant, Ségolène Royal a critiqué les manquements de l'État : "On ne comprend donc pas pourquoi l'entreprise n'a pas été mise sous surveillance (renforcée), et surtout pourquoi le préfet, en janvier 2019, a autorisé une augmentation de 1.598 tonnes (de stockage de produits chimiques, NDLR) en dispensant l'entreprise d'évaluation environnementale !".
"Emmanuel Macron devrait appeler Warren Buffet pour le mettre devant ses responsabilités"
Emmanuel Macron devrait "appeler Warren Buffet (le milliardaire américain propriétaire de Lubrizol, NDLR) pour le faire venir à Paris et le mettre devant ses responsabilités, lui faire rencontrer les riverains, et le faire payer sans attendre les décisions de justice, car c'est aujourd'hui que la santé des citoyens" est menacée, a ajouté la finaliste de la présidentielle de 2007. "Il faut faire payer immédiatement par l'entreprise un nettoyage massif des suies, parce qu'il ne faut pas que les gens le fassent eux-mêmes", a-t-elle demandé.