Le réalisateur et producteur Luc Besson a été confronté mardi à la plaignante qui l'accuse de l'avoir violée à plusieurs reprises durant leur relation, ont indiqué de sources concordantes.
Besson entendu pour la deuxième fois. Entendu en audition libre le 2 octobre, Luc Besson a de nouveau été convoqué par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne pour être confronté à sa principale accusatrice, la comédienne et mannequin belgo-néerlandaise Sand Van Roy, selon ces sources qui confirmaient une information du Point. Au cours de cette confrontation qui a duré environ 4h30, "chacun a maintenu sa position", a rapporté Carine Durrieu Diebolt, avocate de cette plaignante.
Une relation contrainte, selon la plaignante. Depuis le 18 mai, l'influent producteur français est visé par les accusations de cette comédienne de 30 ans, qui avait déposé plainte au lendemain d'un rendez-vous avec lui dans un palace parisien. Le réalisateur avait immédiatement dénoncé des "accusations fantaisistes".
L'actrice avait raconté aux enquêteurs entretenir une relation intime avec le cinéaste de 59 ans depuis environ deux ans et s'y être sentie obligée compte tenu de leurs rapports professionnels, selon une source proche de l'enquête et le témoignage de la plaignante dans les médias.
Quatre viols. En juillet, la jeune femme avait déposé une deuxième plainte pour viols portant sur des faits commis antérieurement sur une période d'environ deux ans, selon une source proche du dossier. Au total, elle dénonce quatre viols, selon son avocate.
Des incohérences dans le récit de Luc Besson. "Il veut nous faire croire qu'il s'agissait d'une histoire d'amour soi-disant harmonieuse mais les éléments produits dans l'enquête démentent sa position", a commenté l'avocate de la plaignante, évoquant des "incohérences" dans la version de Luc Besson.
En particulier, au cours de la confrontation, "il n'a pas su s'expliquer sur le fait qu'elle présentait une ecchymose au visage, sur le contour de l’œil dans la nuit du 17 au 18 mai, ecchymose constatée par une unité médico-judiciaire (UMJ)", a détaillé Me Carine Durrieu Diebolt. "Il a dit n'avoir rien remarqué sur son visage", a fait savoir Thierry Marembert, avocat du producteur. La plaignante a également fait état de confidences qu'elle aurait faites avant sa plainte de mai, dans des messages à un ami et à son psychiatre, où elle évoquait les "humiliations qu'elle aurait subies", a relaté son avocate.
Huit autres témoignages contre le réalisateur. Les accusations de cette comédienne s'ajoutent aux témoignages de huit autres femmes recueillis par Mediapart dans lesquels elles ont accusé le réalisateur du Grand Bleu de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles. Le parquet de Paris, qui dirige les investigations, peut à tout moment décider d'un classement sans suite, ordonner des investigations complémentaires ou encore - s'il juge les indices suffisants - ouvrir une information judiciaire, obligatoire en matière criminelle.