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Guillaume Biet et Lionel Gougelot, édité par Rémi Duchemin , modifié à
La Norvège a arrêté mercredi un des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers? qui avait fait six morts à Paris en 1982. Pour les familles des victimes, qui espèrent un procès depuis près de quarante ans, c’est un soulagement, comme le soulignent pour Europe 1 l’avocat Romain Boulet et Manuel Hezkia, qui a perdu son père dans l’attentat.  
TÉMOIGNAGE

Plus de 38 ans après l'attentat de la rue des Rosiers, qui avait fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 à Paris, c’est enfin une lueur d'espoir judiciaire pour les familles des victimes : l'un des quatre suspects, identifié et localisé en Norvège, a été arrêté mercredi. Il pourrait prochainement être extradé vers la France, un soulagement pour ceux qui espèrent depuis près de quarante ans la tenue d’un procès.

"Un vrai soulagement et une lueur d’espoir"

"C’est un vrai soulagement et c’est une lueur d’espoir pour nous, parce qu’il ne s’agit sans doute que d’un premier pas", veut ainsi croire Me Romain Boulet, l’un des avocats de famille des victimes. "C’est toujours positif, ça fait plaisir", réagit de son côté Manuel Hezkia, qui a perdu son père dans l’attentat. L’homme reste toutefois prudent / "On a tellement eu d’espoirs déçus, des accélérations et beaucoup de lenteurs. Bon, maintenant? je me dis comme ça s’accélère comme ça, que c’est sans doute positif."

Et même si la Norvège a récemment changé sa législation et peut désormais extrader ses ressortissants, la procédure pourrait être longue. "La Norvège, c’est une démocratie, donc elle va prendre un avocat, explorer tous les recours possibles et imaginables", prédit Manuel Hezkia. "Espérons que la justice perdra moins de temps qu’elle n’en a déjà perdu", s’impatiente de son côté Me Boulet.

"Peut-être qu’avant de mourir, j’en aurais au moins un ou deux devant moi"

Car ce que désirent ardemment les proches des victimes, c’est que les suspects soient jugés. "Ce qui nous intéresse, nous, c’est la tenue de ce procès et que, contradictoirement, on puisse discuter de ce qui s'est passé le jour de l’attentat, de ce qui s’est passé dans les semaines et dans les mois qui ont suivi", explique l’avocat.

Car voilà bien la crainte des proches des victimes : disparaître avant de connaître la vérité. "Je défends notamment la sœur d’un individu qui a été assassiné au cours de cet attentat. C’est une femme qui m’appelle toutes les semaines et qui me dit ‘maitre, je vais sans doute mourir avant de savoir qui sont les assassins de mon frère’", raconte Me Bonnet. "Je me dis peut-être qu’avant de mourir, j’en aurais au moins un ou deux devant moi dans un tribunal. Je pourrais les voir, à quelques mètres", renchérit Manuel Hezkia. "C’est tout ce que j’espère avant de mourir."