La lutte est longue pour les propriétaires qui tentent de récupérer un bien squatté. Mais une fois les squatteurs expulsés, le plus dur (et le plus couteux) commence pour les victimes. À Marseille, alors que 17 logements viennent d'être libérés des squatteurs, les propriétaires tentent de lutter contre la récidive.
À Marseille, dans la résidence le Campus, 17 logements viennent d'être libérés des squatteurs grâce à une intervention des forces de l'ordre. Europe 1 y avait déjà tourné un reportage en mai 2024 , les propriétaires déploraient la violence de certains squatteurs qui déambulaient, armes blanches à la main. Désormais, ils s'organisent pour éviter la récidive.
Une opération place nette
À première vue, rien ne semble avoir changé à l’approche de la copropriété. Si ce n’est les poubelles qui débordent d’encombrants. On croise la route de Mathieu, propriétaire de deux appartements.
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Équipé d’une combinaison blanche et de gants de chantier, il fait partie d’un groupe de volontaires qui débarrassent des appartements pour certains dégradés : "C’est casser pour casser. Là, on a un appartement où le locataire savait qu’il allait être évacué. Il a coupé tous les câbles, il a ouvert l’eau pour tout inonder et il est parti. Il s’est vengé et c’est ce qu’on craint pour l’avenir. On s’est fait notre opération place nette, mais notre crainte c’est pour cette nuit, le lendemain ou le surlendemain, car on n'est pas des propriétaires occupants, on va tous rentrer chez nous ensuite", nous explique-t-il.
Souder les accès pour éviter le retour des squatteurs
Et c'est pourquoi une course contre-la-montre s'engage dès l'expulsion. Sur une terrasse par laquelle des squatteurs accédaient via une petite échelle branlante, Jean-Michel se dépêche de souder les accès avant la tombée de la nuit : "Dans un premier temps on blinde l’appartement, on le soude de tous les côtés, on le renforce, on met des barres, on essaie de le sécuriser au maximum. C’est sûr que certains vont essayer de revenir, avec des crics pour écarter les barreaux ou des pieds de biche pour ouvrir les grilles", s’alarme-t-il.
Car les squatteurs sont aiguillés par des réseaux, déplorent les propriétaires comme Malik, très actif avec son physique de boxeur poids lourd pour essayer de ramener le calme dans cette copropriété. "C’est des vendeurs de squat. Pour 500 euros, ils cassent la porte et changent la serrure pour les squatteurs. Car ils savent très bien qu’une procédure dure tellement longtemps… certains squattent ici depuis plus de trois ans", déplore ce propriétaire de cinq appartements qui savoure la bouffée d’air frais que représente cette série d’expulsions même s’il sait que le plus dur reste à venir.
Outre les possibles retours à surveiller, chacun va devoir maintenant financer les travaux pour nettoyer les dégâts. L’association des propriétaires a également mis en place un vigile et des caméras, après s’être acquittée des sommes à régler auprès des huissiers pour ces procédures d’expulsion.