Le Premier ministre Édouard Philippe a promis jeudi de ne "rien lâcher" dans la lutte contre les violences conjugales, dans une réponse sur la plateforme Change.org à une pétition de la comédienne Muriel Robin affichant plus d'un demi-million de signataires en ligne. "Vous avez parfaitement raison. Il ne faut rien lâcher et nous ne lâcherons rien tant que perdurent les violences sexuelles et sexistes, notamment les violences conjugales. En banalisant l'horreur, elles asphyxient et détruisent les femmes qui les subissent. Ces violences sont indignes de la France", écrit le chef du gouvernement.
Des mesures bientôt mises en oeuvre. "Pour les éradiquer, il faut mener un grand combat culturel, dans les esprits et dans les mœurs. Et ce combat, nous allons le gagner parce que nous sommes de plus en plus nombreux à dire que ça suffit", poursuit-il, en citant la pétition de Muriel Robin, le mouvement #Metoo et Marie Laguerre. Le Premier ministre confirme au passage des mesures annoncées par l'exécutif ces derniers mois : le "lancement en novembre de la première plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles, opérationnelle 24 heures sur 24", la création à partir de novembre de dix sites d'accueil et de soin en France pour les femmes violentées ou encore l'ouverture de 5.000 places d'hébergement pour les femmes réfugiées victimes de violences.
Une forte mobilisation. Le gouvernement a lancé le 30 septembre une grande campagne de publicité pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, notamment conjugales, rappelle-t-il également. Début octobre, à l'appel de Muriel Robin, plus d'un millier de femmes se sont rassemblées à Paris pour demander "qu'on écoute les victimes" et que cessent les violences conjugales, qui tuent près d'une femme tous les trois jours. La comédienne avait également publié une pétition, intitulée "Sauvons celles qui sont encore vivantes" pour inciter Emmanuel Macron et l'exécutif à agir davantage. En 2016, 225.000 femmes ont subi des violences conjugales et 123 ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, un niveau d'une effrayante stabilité.