Bernard Cazeneuve a accusé mercredi le Front national d'"exploiter" à des "fins électorales" les violences au lycée Suger de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, assurant que le gouvernement ferait preuve d'"une fermeté totale à l'égard de ceux qui s'en prennent à l'ordre public".
"Provoquer le désordre". Rappelant que "54" personnes avaient été placées en garde à vue après ces "violences inacceptables" mardi, le chef du gouvernement met en garde dans un communiqué "ceux qui cherchent à exploiter ces violences à des fins électorales", estimant qu'"ils n'ont comme objectif ni la justice ni l'ordre, mais au contraire de provoquer et d'entretenir le désordre".
"Ils ne rendent pas service à notre pays", ajoute-t-il, dans une allusion aux reproches formulés mercredi par Marine Le Pen de "réaction minimale" du gouvernement après ces incidents. "Le Premier ministre est sans doute trop occupé à faire campagne contre ma candidature pour se soucier de ce qui se produit dans le pays!", avait déploré la candidate du Front national dans un communiqué. "Il appartient désormais à la justice d'établir les responsabilités et de sanctionner les auteurs de ces violences avec la plus grande sévérité", poursuit le Premier ministre.
Gardes à vue des 54 jeunes prolongées. Les gardes à vue de 54 jeunes ont été prolongées mercredi, au lendemain de leurs interpellations pour des violences. Au cours ce ces incidents, des fumigènes ont été lancés dans l'enceinte du lycée Suger qui a été évacué et fermé.
"80 à 100 jeunes" ont alors, de source policière, pris la direction du centre-ville. Sur leur chemin, "ils ont caillassé des policiers, incendié des poubelles et détruit du mobilier urbain", selon cette source qui a évoqué "des reliquats de l'affaire Théo". Cinquante-cinq jeunes, dont 44 mineurs, avaient été placés en garde à vue la veille pour "violences volontaires", "attroupement armé" et "incendie volontaire". Un mineur a été relâché, a précisé une source judiciaire.