Macron annonce la création d'un congé de naissance et un «grand plan» contre l'infertilité

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avec AFP , modifié à

Emmanuel Macron a annoncé mardi la création d'un "congé de naissance" pour remplacer le congé parental actuel ainsi que le lancement d'un "grand plan" pour lutter contre le fléau de "l'infertilité", deux mesures visant à relancer la natalité en France.

"Après l'allongement du congé de paternité, je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance serait un élément utile dans une telle stratégie", a fait valoir le chef de l'État lors d'une conférence de presse. Ce congé de naissance "viendra remplacer le congé parental actuel", a-t-il précisé.

"Il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant six mois s'ils le souhaitent", a précisé Emmanuel Macron , estimant que le congé actuel "crée beaucoup d'angoisse parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré", et crée ainsi "des situations impossibles".

"Débloquer les freins économiques et sociaux au désir d'enfant"

"Surtout, il sera plus court que le congé parental actuel, qui peut aller jusqu'à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail", a observé le chef de l'Etat. Selon l'Élysée, l'idée est de "débloquer les freins économiques et sociaux au désir d'enfant".

 

La ministre des Solidarités Aurore Bergé avait déjà promis en novembre la création en 2025 de ce "nouveau droit" pour les familles, indiquant à l'époque que ce congé "pourrait" coexister avec l'ancien congé parental, actuellement rémunéré à hauteur de 429 euros par mois. Elle avait assuré que les deux parents pourraient "le prendre en même temps ou l'un après l'autre, à temps plein ou à temps partiel".

Pour répondre à la hausse de l'infertilité - problème qu'il a qualifié de "tabou du siècle" -, il a annoncé qu'"un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique".

3,3 millions de Français seraient infertiles

Ce plan national de lutte contre l'infertilité était attendu et prévu par la loi bioéthique de 2021. Dans le prolongement de la loi, le ministre de la Santé et le secrétaire d'Etat chargé de la famille de l'époque avaient missionné deux spécialistes pour "faire le point" sur les causes d'infertilité et proposer des mesures.

Aujourd'hui en France, comme dans la plupart des pays développés, un couple sur quatre en désir d'enfants ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois d'essai, délai correspondant à la définition de l'infertilité par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au cours des dernières décennies, la fréquence de l'infertilité masculine et féminine n'a cessé d'augmenter. Et quelque 3,3 millions de Français seraient aujourd'hui directement touchés. Le nombre de naissances a reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.