Après son opposition ferme à Donald Trump lors du sommet de l'ONU mardi, Emmanuel Macron va recevoir mercredi le titre de "Champion de la terre", décerné par les Nations Unies, et celui d'ambassadeur pour le climat. Le président français serait-il en train de devenir le champion de la protection de l'environnement aux yeux du monde ?
Un bilan peu en phase avec ces prix. Les deux titres honorifiques dont Emmanuel Macron va pouvoir se prévaloir s'opposent pourtant à la réalité des chiffres : des émissions de gaz à effets de serre qui augmentent en France, des poursuites de la part de la cour de justice européenne pour non respect des normes de pollution ou encore la récente démission du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui confiait que le président ne lui avait pas donné les moyens d'agir, notamment sur la question du nucléaire.
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"Une blague" pour Greenpeace France. Avec ces prix remis au président français, "on vit une situation ubuesque", dénonce Jean-François Juillard de Greenpeace France au micro d'Europe 1. "On s'est dit que cela tenait plus de la blague que de la récompense sérieuse, quand on sait à quel point les actions sont loin des promesses faites par Emmanuel Macron. J'aimerais bien que ce prix soit aussi pour les Nations Unies l'occasion de dire 'Maintenant que vous avez eu ce prix, vous êtes sous surveillance de la communauté internationale et on va regarder d'un peu plus près ce que vous faites réellement dans votre pays'."
Des prix qui récompensent une attitude. À l'Élysée, on allume des contre-feux en expliquant que ces prix récompensent surtout une attitude, celle d'un président qui a pris le leadership dans le domaine du climat dans les négociations internationales.
Un sommet parallèle pour le climat
Emmanuel Macron organise mercredi dans un hôtel new-yorkais le deuxième sommet "One Planet Summit". La première édition s'était tenue en décembre dernier à Paris (deux ans jour pour jour après la signature de l'accord de Paris sur le climat). Une édition cette fois-ci a minima, qui réunira 300 personnes (contre 4.000 l'année précédente) dont des chefs d'entreprise engagés pour le climat, de membres du secteur privé et du monde financier. Ceux qui ont pris des engagements à Paris l’année dernière devront dire où ils en sont dans le verdissement de la finance.
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