Emmanuel Macron a estimé jeudi dans le Lot que la très controversée réforme des retraites ne pouvait pas "être reprise en l'état", après sa suspension en mars 2020 au début de la pandémie de Covid-19. "C'est une question que nous devons collectivement nous poser. Je ne pense pas que la réforme qui était initialement envisagée puisse être reprise en l'état", a déclaré le chef de l'Etat devant la presse à Martel.
"Elle était très ambitieuse, extrêmement complexe et, du coup, était porteuse d'inquiétude", a-t-il rappelé, en jugeant important de "prendre en compte" ces "peurs" et le contexte créé par la crise sanitaire. "Il est trop tôt" pour se prononcer sur l'avenir de la réforme pour laquelle "rien n'est exclu", a ajouté le président au second jour de son déplacement dans le Lot. Il a précisé que la priorité actuelle du gouvernement était "la reprise d'activité" après la crise mais aussi "de voir comment la solidité de nos finances publiques est assurée".
La majorité divisée
"C'est dans le débat avec les Françaises et les Français, avec les représentants des organisations syndicales et patronales, avec les forces politiques que je veux forger un peu cette conviction", a-t-il ajouté. En précisant qu'il attendait aussi les préconisations du rapport demandé aux "meilleurs experts internationaux pilotés" par les économistes Olivier Blanchard et Jean Tirole sur la stratégie "pour le futur de la France".
La majorité est divisée sur le bien fondé de relancer, à l'approche de la présidentielle de 2022, le débat sur ce projet de réforme ultra-sensible, à l'origine d'un mouvement social et fauché net par la crise sanitaire. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a récemment estimé que la France en avait besoin "pour que son système des retraites par répartition soit financièrement viable".