Elle s'appelle Marwa et a 15 mois. Victime d'un virus en septembre dernier, la petite fille est depuis hospitalisée à Marseille, plongée dans un coma artificiel. Les médecins ont voulu arrêter les soins en novembre dernier se basant sur leur constat d'un "déficit moteur majeur" et "irréversible" et d'une "une atteinte neurologique sévère et définitive". Une décision du corps médical à laquelle se sont opposés les parents de l'enfant. Ils ont porté l'affaire en justice devant le tribunal administratif de Marseille qui avait jugé en février que l'arrêt des soins était prématuré. Mercredi dernier, le Conseil d'Etat qui statuait en urgence leur a à nouveau donné raison, estimant que leur demande ne relevait pas d'une "obstination déraisonnable". Les médecins doivent donc poursuivre le traitement thérapeutique. C'est un immense soulagement pour son père et sa mère, Mohamed et Anissa, qui se sont exprimés au micro d'Europe 1.
"Je ne savais pas qu'on avait le droit de saisir la justice". "Je suis apaisée, soulagée, décrit sa maman. J'ai demandé à la juge de laisser une chance à ma fille de vivre, apparemment, elle a entendu ma voix. Ça y est, c'est la délivrance, on a gagné, il n'y aura plus de tribunal, d'avocats. On souffle." La décision de justice est en effet définitive. La mère dit beaucoup parler à sa fille, avec des mots simples. "Elle ressent tout et à mon avis, elle comprend tout. Le but final, c'est qu'elle rentre à la maison, avec une hospitalisation à domicile. C'est pour ça qu'on a fait tout ça, pour que la vie continue. Tout le monde a besoin d'elle. je ne savais qu'on avait le droit de saisir la justice, poursuit sa mère, émue. Je pensais vraiment qu'elle allait partir, mourir. Et finalement, ils ont dit que le dernier mot revenait aux parents et pas aux médecins."
"Il faut laisser du temps". Le père renchérit : "Au début, on croyait que c'était les médecins qui décidaient. On ne peut pas décider, au bout d'un mois, de débrancher quelqu’un. C'est impossible, il faut laisser du temps et on croit à la science. Les progrès qu'a fait Marwa en quatre mois sont énormes", affirme son père. L'amélioration de l'état de conscience de l'enfant a été prise en compte par le plus haute juridiction administrative. Le père de la petite fille estime aussi avoir mené ce combat "pour d'autres enfants qui sont malades. Il ne faut pas lâcher", conclut-il.
Les parents de Marwa avec Safa, la sœur jumelle de la petite fille hospitalisée. Photo : Nathalie Chevance.