Dans l'émission "Historiquement vôtre", David Castello-Lopes s'intéresse à l'origine du jingle SNCF, que les voyageurs entendent systématiquement lorsqu'ils prennent le train. Le son diffusé actuellement dans les gares et les trains a été composé il y a environ 15 ans. Objet de plusieurs reprises, plus ou moins réussies, il est immédiatement reconnaissable.
Chaque jour, dans Historiquement vôtre, David Castello-Lopes propose de découvrir les origines d'un objet ou d'un symbole de notre quotidien. Mardi, le chroniqueur s'est penché sur le jingle SNCF, qui va rythmer les départs et les retours de vacances de très nombreux Français lors de cette trêve des confiseurs. Identifiable dès la première de ses quatre notes, ce jingle composé par l'agence Sixième Son a remplacé le tout aussi célèbre "Do-Mi-Sol" en mars 2005. Plongée dans les racines d'une icône française, qui a fasciné jusqu'au guitariste de Pink Floyd.
"Avant 2005, l'ancien jingle de la SNCF s'appelait le 'Do-Mi-Sol', en raison des notes utilisées pour ce court extrait sonore. Depuis, le jingle est tout aussi identifié, avec quatre petites notes qui précèdent le message de Simone Hérault, LA voix de la SNCF.
Mais que s'est-il passé entre les deux jingles ? Un homme, qui s’appelle Michaël Boumendil, a créé un nouveau son pour le groupe ferroviaire. Le PDG de l'entreprise Sixième Son, qui crée des designs sonores, a été contacté en 2004 par la SNCF, qui voulait dépoussiérer le 'Do-Mi-Sol' des années 1990.
Une ressemblance avec Calogero ?
Michaël Boumendil et son équipe ont essayé une large palette de sonorités différentes, jusqu'à trouver une mélodie proche de celle utilisée actuellement. Ils ont joué cette mélodie en mineur et tout le monde s'est accordé pour dire que le résultat était bon. Ils l'ont enregistré et le jingle de la SNCF qu’on connait aujourd’hui a été diffusé pour la première fois le 15 mars 2005 au matin.
Michaël Boumendil raconte qu’il s’est alors caché dans la gare de Lyon pour voir la réaction des gens : ils ne comprenaient pas du tout que ce qu'ils entendaient était le nouveau jingle de la SNCF, mais pensaient que c’était un morceau d’une chanson. Avec un peu d'inspiration, on peut se dire que ces quelques notes s'inspirent du début du refrain d'En apesanteur, le premier tube de Calogero.
Quand on fait remarquer cette ressemblance à Michaël Boumendil, il confie à Europe 1 que Bob Sinclar lui avait dit la même chose. Mais apparemment, il s'agit d'une invention simultanée sans rapport. Personne n’aurait donc copié sur personne. Quant à la composition du jingle de la SNCF, on entend une voix de fille qui chante. Qui est-elle ? En réalité, il n'y a pas une mais deux filles, qui ont souhaité rester anonymes.
En attendant, le jingle de la SNCF est joué entre 100.000 et 150.000 fois par jour, c'est-à-dire 2,3 fois par seconde. Sûrement moins en ce moment, avec de multiples annulations de trains.
Des reprises variées
La dernière chose à savoir, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui se sont servis du jingle de la SNCF pour faire des chansons, comme le groupe de tango TAXXI Tango XXI ou celui d'electro Train Grande Vitesse.
Mais l'exemple le plus célèbre de réutilisation de ce jingle est celui de David Gilmour, le guitariste de Pink Floyd, dans une chanson entière qui s’appelle Rattle That Lock.
David Gilmour a composé cette chanson après être tombé sous le charme de ce jingle dans la gare d'Aix-en-Provence, en 2013. Pour la petite histoire, un bras de fer est engagé entre lui et Michaël Boumendil, après un accord initial."