Mal-logement : "Des choses ont été faites, mais ce n'est pas suffisant"

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Pour Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, invité mardi sur Europe 1, il faut notamment aller plus loin dans l'encadrement des loyers.
INTERVIEW

"Un certain nombre de choses ont été faites lors de ce quinquennat. Mais comme pour le chômage, il y a eu des renoncements et cela n'a pas suffit", constate Christophe Robert. Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, était invité sur Europe 1, mardi, alors qu'est publié le rapport annuel de la fondation sur le mal-logement. 

En France, selon le rapport 2017, près de quatre millions de personnes sont mal logées et 12 millions sont fragilisées par le logement. "Ce sont des personnes qui rencontrent des difficultés pour se chauffer par exemple, parce que le logement est pourri ou parce qu'avec la flambée des prix, elles ne peuvent plus payer leur facture", détaille Christophe Robert.

Appliquer l'encadrement des loyers à 1.500 communes. Malgré les engagements du candidat Hollande, qui avait signé le "Contrat social" de la fondation en février 2012, et une "activité législative assez dense" liée au logement pendant le quinquennat, comme la loi relative à l'encadrement des loyers, en 2017, "le nombre de personnes confrontées à la crise du logement continue d'augmenter", précise ce rapport. "L'encadrement des loyers porte ses fruits. Il fallait le faire. Depuis la mise en application de cette loi à Paris, il y a un an, on a constaté que 30 % des loyers ont été réduits", pointe Christophe Robert. "Il faut désormais l'appliquer dans les 28 agglomérations prévues par la loi, c'est à dire 1.500 communes environ".

Régler le problème des SDF d'ici à 10 ans. Mais pour Christophe Robert, c'est un plan plus conséquent qui permettra aux Français de ne plus être confrontés au mal-logement. "Ce pays a la capacité de sortir du problème. Si l'on met le paquet, on peut sortir du problème des SDF en 5 ou 10 ans selon le territoire", assure-t-il. "Il faut qu'une partie des logements sociaux soient vraiment réservés aux plus modestes, que l'on construise 150.000 logements sociaux par an, que l'on capte 40.000 logements privés, en offrant des garanties pour les propriétaires", détaille le délégué général.