Malek Chebel, anthropologue des religions, a approuvé lundi sur Europe 1 les propos d'Emmanuel Macron sur la "responsabilité française" dans la prospérité du djihadisme. "Ces trente dernières années, la République a perdu le lien charnel, le lien citoyen, avec une partie de sa population", a-t-il estimé.
Instrumentalisation de l'Islam. Pour l'anthropologue, les djihadistes exploitent les sens multiples du Coran pour nourrir leurs discours belliqueux. "Chaque sourate, chaque verset du Coran mérite un sous-titrage. La tâche est titanesque", a d'ailleurs expliqué Malek Chebel, qui a lui-même publié une traduction du Coran. "On dit qu'il y a sept interprétations possibles de chaque verset. Des théologiens mal informés peuvent y trouver des significations mortifères".
Sur un éventuel abandon de l'Etat, Malek Chebel refuse de victimiser les musulmans. "Les musulmans doivent être responsables et se prendre en charge", a jugé le philosophe, avant d'ajouter : "Il faut que l'on détermine les responsabilités au sein de l'islam lui-même".