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Wilfried Devillers / Crédits photo : JEAN-PIERRE MULLER / AFP
Les Jeux paralympiques, notamment avec les Bleus en finale du cécifoot, sont l'occasion de prêter un œil à un handicap souvent invisibilisé, dans les transports en commun notamment. Car pour les malvoyants, un simple trajet en métro peut se révéler être un véritable périple, faute d'accessibilité suffisante. Europe 1 a voyagé sur une des lignes parisiennes…
REPORTAGE

Avec désormais 65 médailles au compteur pour la délégation française, les Jeux paralympiques sont déjà un succès pour l'Hexagone. Mais pour la vie quotidienne, c'est une autre paire de manche. Dans les transports parisiens, les malvoyants ont la vie dure. Un simple trajet en métro peut se révéler être un véritable périple, faute d'accessibilité suffisante.

Manque d'annonces vocales 

Sur un escalator qui monte, sa longue canne blanche à la main, Manuel balaie le sol devant lui pour se repérer. Le quai de la ligne de métro 10 est bondé. Une fois dans le métro, les difficultés commencent. "Si je veux connaître les stations, je suis obligé de compter puisqu'il n'y a pas d'annonce vocale. Je sais que Mabillon, c'est la troisième. Et bien je vais compter trois stations", décrit-il au micro d'Europe 1.

Il utilise aussi une application qui annonce les stations, mais elles ne fonctionnent que partiellement. "Ça m'oblige à avoir le téléphone dans ma main quand-même, ça serait beaucoup plus simple faire en sorte que ce soit la rame qui vous annonce la station, tout simplement", se désole Manuel. Et quand il sort à un arrêt qu'il ne connaît absolument pas, il faut improviser.

 

Improvisation forcée

"J'ai l'impression que la sortie c'est plutôt en queue du train…", avance-t-il avant de se faire arrêter par un usager : "Je peux vous dire que vous allez dans le mauvais sens". "Là, qu'est-ce qu'il se serait passé ? Je serais allé dans le mauvais sens, je me serais rendu compte qu'il y a le mur et j'aurais du fait demi-tour. J'aurais aussi pu demander où se trouvait la sortie, mais on n'a pas forcément toujours envie de demander", répond-il.

Manuel aspire tout simplement à plus d'autonomie. "Avec aujourd'hui des outils qui sont là, qui peuvent nous faciliter la vie, comme des balises sonores pour la gestion des déplacements dans la station", explique-t-il. En attendant, il apprend par cœur chaque trajet avant de s'y aventurer seul.