L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) présente mercredi sa grande enquête de "victimation". Plus de 16.000 ménages ont été interrogés par des enquêteurs de l’INSEE sur les faits de délinquance qu’ils ont subis en 2015, même s’ils n’ont pas porté plainte. Une étude qui permet d’avoir une véritable estimation de la délinquance, au-delà des pures statistiques policières.
Plus de sécurité. Avec de prime abord, un enseignement surprenant : le sentiment d'insécurité recule nettement. Les Français se sentir de moins en moins en insécurité, pour la deuxième année consécutive. Mais en 2016, la baisse est bien plus forte que l'an dernier. Seuls 15% des sondés affirment ressentir de l'insécurité à leur domicile (16,5% en 2015) et 19,5% dans leur quartier ou leur village (21% en 2015).
Le terrorisme préoccupe. Le terrorisme est désormais quasiment la principale préoccupation des Français : 30,4% le considèrent comme le problème le plus préoccupant actuellement, juste derrière le chômage (30,9%). Le terrorisme est très loin devant les problèmes de santé, la pauvreté ou la délinquance. Une explication à ce paradoxe : la peur des attentats touche beaucoup de monde en général, dans les lieux publics, mais en réalité, quand les Français sont chez eux ou dans leur quartier, là ils se sentent moins en insécurité qu’auparavant.
Plus de femmes agressées. Il faut dire que les ménages déclarent qu’ils ont subi moins de cambriolages l’an dernier (489.000 ménages touchés en 2015), moins de vols de voitures aussi (598.000). En revanche, le nombre d’agressions augmente, surtout sur les femmes : 382.000 Françaises de plus de 14 ont été victimes de violences physiques hors-ménage en 2015, contre 280.000 en 2014. Les femmes sont désormais autant touchées que les hommes (393.000). Malgré cela, 59% des Français jugent "satisfaisante" ou "très satisfaisante" l'action de la police ou de la gendarmerie, en 2016.
Une autre "insécurité"
La "violence" est entrée dans l'ère du numérique. Le nombre de piratages bancaires continue d'exploser d'année en année : il y a eu 1,1 million de victimes l'an dernier, contre 900.000 en 2014 et 500.000 en 2010.