Quatre groupes du secteur de la petite enfance (Babilou, Grandir-Les petits chaperons rouges, La Maison bleue et People & Baby) sont visés par deux livres chocs qui révèlent l'envers du décor des crèches privées. Si les témoignages à charge ont beau se multiplier, les patrons des entreprises visées préfèrent se taire.
Ce sont deux livres chocs sur l'univers de la petite enfance . Babyzness et Le prix du berceau seront respectivement disponibles en librairies ce jeudi et ce vendredi. Issues de minutieuses enquêtes et enrichis par des centaines de témoignages de parents et de professionnels de la petite enfance, ces publications prétendent dévoiler l'envers du décor des crèches privées , où la course à la rentabilité et au profit serait prioritaire sur le bien-être et de la santé des tout-petits.
À la clef, de multiples dérives, comme le "surbooking" qui se traduit par un nombre de professionnels par enfant inférieur à la réglementation. Des soins minutés, rationnement des couches et des repas... Un tableau terrifiant qui cible les quatre principaux groupes du secteur : Babilou, Grandir-Les Petits Chaperons Rouges, La Maison Bleue et People & Baby. Face à ces graves accusations qui rappellent furieusement le scandale des Ehpad Orpea, documenté par le livre choc de Victor Castanet en janvier 2022, les groupes de crèches tardent à se défendre.
Des incidents qui seraient des "exceptions"
Aucune prise de parole publique n'est programmée avant la sortie des livres alors que des extraits ont déjà fuité. Pour se défendre, trois des principaux groupes visés se sont réunis derrière la Fédération française des entreprises de crèches. Contactée par Europe 1, celle-ci a transmis ses éléments de réponse soigneusement préparés avec l’appui d’un cabinet de conseil en communication de crise. Un communiqué a également été publié mercredi soir.
La Fédération tient avant tout à rassurer les parents : ces incidents sont des "exceptions" et ne reflètent pas la réalité vécue par les 100.000 enfants inscrits dans les établissements ciblés.
Des inexactitudes et des lacunes dénoncées par la Fédération française des entreprises de crèches
Pour le prouver, la Fédération cite un sondage Ipsos selon lequel plus de neuf parents sur dix recommandent la crèche de leur enfant. Elle dénonce par ailleurs les inexactitudes et les lacunes des livres. La Fédération déplore aussi le parti pris des auteurs, qui estimeraient que la petite enfance ne doit pas être confiée à des acteurs commerciaux. Or, soutient-elle, c'est justement l'ouverture au privé, il y a 20 ans, qui a permis d'augmenter le nombre de places disponibles.