Les forces de l'ordre sont intervenues mercredi sur le pont de la Concorde au centre de Paris, où une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées dans la foulée d'une manifestation de chauffeurs.
Au moins une interpellation. A l'issue d'un défilé entre Montparnasse et les Invalides, qui a rassemblé quelque 550 voitures dont les conducteurs travaillent avec les plateformes de réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), un groupe est parti à pied vers la place de la Concorde et a tenté d'y interrompre la circulation. Des forces de l'ordre sont intervenues et auraient procédé à au moins une interpellation. A 16 heures, une cinquantaine de personnes étaient quasi encerclées par des policiers sur le pont de la Concorde reliant la place du même nom et l'Assemblée nationale, provoquant des embouteillages. Douze cars de CRS avaient été déployés sur place.
"On ne peut pas contenir une foule en colère". Resté à Invalides, le président de l'association Alternative mobilité transport (AMT), qui avait appelé à manifester mercredi, a affirmé que l'"on ne peut pas contenir une foule en colère". "Lorsque les gens apprennent du jour au lendemain qu'ils perdent leur travail, ils ont du mal a être maîtrisés. Il y a urgence à nous recevoir", a ajouté Joseph François. L'AMT demande à être reçue par le Premier ministre Manuel Valls. Matignon n'avait pas réagi en milieu d'après-midi.
La licence LOTI au cœur du problème. Les chauffeurs se mobilisaient une semaine après l'annonce par le gouvernement, en butte à un énième mouvement de colère des taxis, de mesures pour lutter contre l'utilisation détournée des licences de chauffeurs LOTI (transports collectifs à la demande) par les plateformes VTC. L'obtention d'une licence LOTI était moins contraignante que celle d'une carte de chauffeur VTC, qui nécessitait jusqu'à récemment 250 heures de formation. De nouvelles règles, avec un examen, ont été officialisées mercredi. Le secrétaire d'Etat aux Transports a envoyé vendredi des mises en demeure à une vingtaine de plateformes VTC (Uber, SnapCar, Chauffeur-Privé, etc.) pour leur rappeler que les licences LOTI s'appliquent au transport collectif (de deux à neuf passagers) et non particulier, ce qui fait craindre aux chauffeurs LOTI d'être évincés de ces plateformes et de perdre leur activité. Les plateformes, qui soutiennent pour la plupart ce mouvement, estiment le nombre de capacitaires LOTI entre 5.000 et 10.000 personnes.