L'émotion est très vive à quelques heures d'une manifestation en mémoire de Steve Maia Caniço prévue dans la matinée de samedi à Nantes et non soutenu par la famille. Dès vendredi après-midi, une centaine de personnes se sont réunies à Paris devant le siège de l'IGPN pour demander "justice pour Steve", dont le corps a été retrouvé dans la Loire lundi.
"Il y a un sentiment d'impunité chez certains policiers"
"L'affaire Steve est révélatrice de l'usage excessif de la force de la part des policiers", avance Hadama Traoré du collectif "La révolution est en marche", l'un des organisateurs du rassemblement. "On demande juste à avoir une justice équitable et une police proche de la population", explique ce candidat malheureux aux européennes au micro d'Europe 1.
"Aujourd'hui, l'IGPN ne fait pas son travail, il y a un sentiment d'impunité chez certains policiers", affirme-t-il, en référence à l'enquête menée par l'IGPN, la police des polices, et qui a conclu qu'aucun "lien" ne pouvait être établi entre l'intervention des forces de l'ordre le 21 juin et la disparition du jeune homme de 24 ans.
Des rassemblements chaque vendredi
Pour lui aucun doute possible, l'intervention sur le quai Wilson "a fait un mort" : "On va le prouver par 'A+B' et on va le crier haut et fort tous les vendredis devant l'IGPN jusqu'à ce qu'on soit reçu par le Premier ministre ou par le président de la République", clame-t-il. Sur la page Facebook de l'événement baptisée "IGPN Acte 2 on lâche rien !" (sic), on peut lire qu'au-delà du rassemblement à la mémoire de Steve Maia Caniço, l'événement était aussi dédié à la mémoire d'Adama Traoré, mais également aux "camarades 'gilets jaunes' emprisonnés ainsi que tous les blessés mutilés, [...] toutes ces personnes opprimées".