La préfecture de police de Paris a indiqué avoir interdit toute manifestation samedi autour de l'Olympia en raison de "risques de troubles à l'ordre public" liés à la volonté d'opposants au régime du président Kabila d'empêcher un concert d'un Congolais considéré comme un soutien du pouvoir.
La préfecture de police (PP) a affirmé avoir donné "toutes instructions à ses services" pour permettre au concert du chanteur Héritier Watanabe, qui débute à 20h, de se dérouler. La PP a précisé avoir pris mardi dernier un arrêté "interdisant la tenue de toute manifestation en lien avec ce concert dans un vaste périmètre" autour de l'Olympia entre 16h et minuit samedi.
L'Olympia a "déposé une plainte en urgence". La direction de la salle de spectacle parisienne avait demandé l'annulation du concert et "déposé une plainte en urgence" jeudi face aux menaces "proférées dans un contexte politique complexe en RDC", a indiqué à l'AFP l'une des avocates de l'Olympia, Céline Astolfe. L'Olympia souhaitait que la Préfecture de police (PP) interdise le concert, "comme elle l'avait fait le 22 juin à la Cigale pour un autre artiste congolais", Fally Ipupa, après des menaces similaires, a ajouté Me Astolfe.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite de cette plainte pour "menaces et appels malveillants", a indiqué une source judiciaire. Plusieurs artistes congolais comme Hériter Watanabe sont régulièrement visés par les opposants de la diaspora congolaise, notamment en Europe, qui leur reprochent d'avoir chanté pour le président Joseph Kabila lors des campagnes présidentielles de 2006 et de 2011, et de ne pas chanter pour le changement à la tête du pays.