Ils se disent "à bout". Plusieurs centaines de policiers ont manifesté dans les rues de Paris, sirènes hurlantes jusqu'aux Champs Elysées, dans la nuit de lundi à mardi. Ils entendaient dénoncer les violences dont ils ont récemment fait l'objet, notamment à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, où quatre policiers ont été blessés au début du mois. Un comportement jugé "inacceptable" par le directeur général de la police nationale (DGPN), Jean-Marc Falcone, dans un communiqué, mardi. Invité d'Europe 1, le porte-parole de la DGPN Jérôme Bonet a, lui, appelé à "rester dans une logique de respect de la fonction".
Interdiction de manifester en service. "Les policiers sont astreints à des obligations très strictes en matière d'expression publique, puisqu'ils n'ont pas le droit d'exprimer leur mécontentement ou de manifester aux heures de service, lorsqu'ils sont en uniforme ou dotés de leurs armes ou de leurs véhicules", a rappelé Jérôme Bonet. "Ce comportement est donc inacceptable pour tous ceux qui étaient en position de service : c'est l'une des obligations des policiers, d'être au service de la loi et de l'ordre public".
"Il est normal de réagir". Interrogé sur l'enquête confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) sur cette manifestation, Jérôme Bonet a affirmé que des policiers "pourraient être sanctionnés". "C'est un minimum que d'attendre des agents de la police nationale d'être exemplaires vis-à-vis de leurs obligations. Par ce comportement, ils fragilisent un peu toute l'institution, ils fragilisent les milliers de policiers qui sont engagés au quotidien dans leur mission, donc il est normal de réagir", a-t-il expliqué.
Une colère "audible". "Leur colère est parfaitement audible", a toutefois souligné le porte-parole. "Tout le monde a été plus qu'indigné par ces tentatives d'assassinats à Viry-Châtillon il y a un peu plus de dix jours", a-t-il poursuivi, affirmant que la hiérarchie est "parfaitement à l'écoute de ce qui se passe". "Depuis 18 mois, les policiers ont fait des choses absolument remarquables au service de la sécurité des citoyens. On sait qu'ils sont fatigués, qu'on leur demande beaucoup", a affirmé le porte-parole. "Il faut le souligner mais rester dans une logique de respect de la fonction."