À Nancy, les commerçants et les manifestants qui défilent tous les samedis pour protester contre le pass sanitaire ont trouvé un accord. L’objectif, c’est que l’activité des commerçants ne soit plus trop impactée par les manifestations dans le centre-ville. Une première en France.
Les gilets jaunes, le Covid-19, et maintenant les anti-pass sanitaire. À Nancy, comme dans d'autres villes en France, le samedi est devenu synonyme de cauchemar pour les commerçants. "Aujourd'hui, en tant que consommateur, vous êtes bloqués si vous voulez venir en ville le samedi après-midi : plus de transports en commun, des bouchons monstres dans la ville...", confirme au micro d'Europe 1 Fabrice, boulanger dans le centre-ville de Nancy et président de l’UE 54, l’Union pour les commerces de proximité.
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Une manifestation un samedi sur deux
"J'ai des amis qui voient 4-5 clients le samedi après-midi. C’était le jour où on faisait de la trésorerie, et il faut que ça le redevienne", continue Fabrice. C’est donc dans cet esprit qu’il est allé à la rencontre de Kevin, président de l’association anarchiste, Le Bloc lorrain, qui organise justement les manifestations le samedi. Et les deux hommes se sont tout de suite entendus. "On a beaucoup de commerçants qui manifestent aussi avec nous et on entend effectivement le désarroi des commerçants indépendants", commente l’organisateur. Et de fait, un accord a été rapidement trouvé : "On a proposé de faire une manifestation un samedi sur deux et les samedis où il n'y a pas de mobilisation, ce sera le dimanche."
Une solution en forme de grand soulagement pour Fabrice : "Dire qu’aujourd’hui on aura des samedis apaisés, c’est pour nous déjà le début d’une grande victoire. Entre gens intelligents, on trouve toujours une solution". Un compromis qui, les deux parties l’espèrent, inspirera d’autres commerçants et d’autres organisateurs de manifestations à travers le pays.