Les agriculteurs français ont subi un été 2019 difficile, avec de gros problèmes de sécheresse. 1:40
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avec AFP
En allumant des dizaines de feux partout en France, les agriculteurs veulent alerter sur le "malaise agricole", mais ne souhaitent pas bloquer les axes de circulation.

Quelques centaines d'agriculteurs ont procédé lundi soir à des actions "feux de la colère", incendiant palettes, bottes de paille et souches, afin d'exprimer le "malaise" du monde agricole, à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.

Dénoncer "l'acharnement" subi par les agriculteurs

En Île-de-France, des feux étaient allumés dans une demi-douzaine de lieux, dont deux dans le Val d'Oise, trois dans les Yvelines, et un dans l'Essonne, selon Amandine Muret-Beguin, céréalière, secrétaire générale des JA d'IDF-Ouest, jointe au téléphone. "On a appelé ça les feux de la colère, mais aussi les feux du désespoir, pour faire ressentir le malaise ambiant qu'il y a dans la campagne, et cet acharnement qu'on peut subir au quotidien", a-t-elle déclaré. Selon elle, sur chaque site, une bonne vingtaine d'adhérents devaient entretenir les feux une bonne partie de la nuit.

 

Dans d'autres régions, des opérations du même type ont été organisées: dans la Marne, dès 17 heures, deux manifestations ont eu lieu à Witry-les-Reims, sur la route menant à Charleville-Mézières, avec environ 70 personnes selon la FDSEA, et Sainte-Ménehould, avec une dizaine de personnes. En Haute-Garonne, des petits groupes devaient également allumer des feux à partir de 21 heures dans des champs proches de trois ou quatre communes rurales autour de Toulouse, selon Xavier Dayde, secrétaire général adjoint de la FDSEA 31.

Les agriculteurs prêts à continuer

Dans le Pas-de-Calais, à Coquelles, à l'approche du tunnel sous la Manche, environ 70 agriculteurs locaux avaient allumé un feu en plein champ et positionné une vingtaine de tracteurs autour d'un rond-point, sans bloquer les accès, a constaté un correspondant de l'AFP. À Calais, une manifestation de même type, sans blocage ni heurts, se déroulait au rond-point proche de l'hôpital de la ville.

Les agriculteurs entendaient protester contre les ZNT, mais pas seulement. "Ç'a été la goutte d'eau. On se fait déjà pas mal attaquer quotidiennement sur nos pratiques, alors que le gouvernement admet qu'on a l'agriculture la plus durable au monde, donc c'est un non-sens", a indiqué Amandine Muret-Beguin, aux abords de l'A13, dans le secteur de Mantes. "Je pense qu'il y a une méconnaissance du milieu agricole", a-t-elle déploré, invitant les gens à "venir discuter dans les fermes, avec les agriculteurs". "On ne compte pas bloquer, ce n'est pas l'objectif", a indiqué cette agricultrice des Yvelines, qui compte poursuivre ces feux "toute la semaine" : "Après, s'il faut continuer, le désespoir est tellement présent qu'on continuera".