Manuel Valls a adressé dimanche une ferme mise en garde aux "casseurs" éventuels, quelques heures avant les défilés du 1er mai, appelant chacun à "prendre ses responsabilités, quand on organise une manifestation".
"Nous répondrons avec la plus grande détermination face aux casseurs que je ne confonds évidemment pas avec les manifestants. Chacun doit prendre ses responsabilités quand on organise une manifestation", a-t-il déclaré à la presse sur l'île de Lifou en Nouvelle-Calédonie, où il achève dimanche une visite de trois jours. Il était interrogé sur l'éventualité de nouveaux heurts à l'occasion des manifestations du 1er mai, après les violences contre les forces de l'ordre qui ont émaillé ces derniers jours des manifestations à Paris et dans plusieurs autres villes de France.
Un droit constitutionnel. "Le droit de manifester est un droit constitutionnel. Il faut pleinement le respecter mais il ne doit pas être dévoyé. Les attaques, les violences que les forces de l'ordre ont subies, les mises en causes du travail des forces de l'ordre ne sont pas admissibles", a déclaré Manuel Valls. "Je demande à chacun de respecter le travail des forces de l'ordre", a-t-il ajouté. Manuel Valls quitte dimanche à la mi-journée la Nouvelle-Calédonie pour la Nouvelle-Zélande, avant de se rendre lundi en Australie.
Le projet de loi Travail. Le 1er mai syndical est dirigé cette année contre la loi travail, dans un climat tendu après deux mois de contestation et de manifestations émaillées de violence. Les manifestations de jeudi contre le projet de loi Travail, à Paris et en province, ont donné lieu à 214 interpellations, et 78 policiers ont été blessés. Un jeune homme blessé à Rennes jeudi a perdu la vision d'un oeil. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a adressé samedi aux préfets un télégramme détaillant les mesures à prendre afin d'éviter les débordements ce 1er mai, alors que syndicats et gouvernement se renvoient la balle des responsabilités des violences.
FO et CGT côte à côte. William Martinet, président de l'Unef, a reconnu que les organisateurs des manifestations devaient "faire plus" pour sécuriser les cortèges. Le Parti de Gauche a de son côté demandé samedi "des comptes" à Bernard Cazeneuve face à une "escalade de la violence" policière lors des manifestations, appelant à l'abandon des lanceurs de balles de défense. Le projet de loi travail, qui sera examiné dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir de mardi et voté le 17 mai, aura le mérite de rassembler un 1er mai FO et CGT, une première depuis 2009.
Les secrétaires généraux Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) vont cheminer côte à côte à Paris à partir de 15h00 de Bastille à Nation pour réclamer "le progrès social et le retrait de la loi travail". Les leaders de FSU, Solidaires et des organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL) seront aussi présents. Des manifestations et rassemblements sont prévus partout en France. Dans la matinée, Jean-Claude Mailly se rend au Mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise en hommage à la Commune, une tradition de FO, avant un apéritif républicain en fin de matinée place Gambetta, dans le 20e arrondissement à Paris.