Un collectif de femmes va organiser samedi à Paris une "Marche de la Dignité" pour "dénoncer le racisme structurel au sein de la société", 32 ans après la Marche pour légalité et dix ans après les émeutes urbaines.
"Le racisme structurel" de la société. "Il faut encore une fois sortir dans la rue, dénoncer la police qui assassine, le racisme structurel au sein de la société. Si nous ne demandons pas justice, personne ne le fera à notre place", a expliqué jeudi Amal Bentounsi, membre du Mafed (Marche des femmes pour la dignité), un collectif autonome composé exclusivement de femmes affirmant subir le "racisme d'Etat". "C'est important que cette marche soit organisée par des femmes issues de l'immigration et des quartiers, qui subissent le racisme au quotidien, elles-mêmes et à travers leurs frères, pères, maris", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Paris.
"Poursuivre la décolonisation". La "Marche de la Dignité", qui dénonce l'islamophobie, la négrophobie et la romophobie et affirme vouloir "poursuivre la décolonisation" en s'inscrivant dans la lignée des luttes anti-impérialistes du passé, partira samedi de Barbès à 14h pour rejoindre la place de la Bastille, où des prises de parole sont prévues, suivies d'un concert auquel doivent notamment participer Kery James, Médine, Disiz, Tunisiano, Princess Erika.
Des dizaines de milliers de manifestants. Les organisatrices, qui ont reçu le soutien de la militante américaine des droits civiques Angela Davis et de dizaines d'associations, espèrent la présence de dizaines de milliers de participants, avec des délégations venues par cars de province et de l'étranger.