Marié à titre posthume. Xavier Jugelé, le policier tué dans l’attentat des Champs-Élysées le 20 avril dernier, a été marié à son compagnon Étienne Cardiles mercredi. L’union a été célébrée par la maire de Paris Anne Hidalgo dans la salle des fêtes de la mairie du 14ème arrondissement. L’ex-chef de l’État François Hollande et le préfet de police de Paris étaient présents. Le mariage, qui n'a duré qu'une trentaine de minutes, s’est fait en petit comité, avec quelques collègues de Xavier Jugelé, la famille des deux époux et des amis.
"Ce n’est pas un mariage conventionnel". "L’ambiance était très sereine. On avait tous envie de voir nos deux amis Étienne et Xavier s’unir. On était très heureux", confie à Europe 1 Laurent, un ami proche de Xavier Jugelé. Il n’y avait "aucune tristesse", assure-t-il par ailleurs. "Je ne vois pas pourquoi dans un mariage il y aurait de la tristesse. C’est quelque chose dont ils avaient parlé depuis très, très longtemps et une chose à laquelle on devait assister avant le drame. Donc il n’y a aucune raison d’être triste", explique Laurent, qui reconnaît toutefois : "Ce n’est pas un mariage conventionnel bien évidemment, mais ce n'est pas la première fois qu’un mariage posthume se fait en France."
Un mariage motivé après des "motifs graves". Le ministère de la Justice reçoit en effet une centaine de demandes de mariage à titre posthume chaque année, et un peu plus de la moitié sont accordées, ce qui fait un mariage posthume célébré par semaine environ. Deux conditions doivent être réunies pour avoir l’autorisation par décret du président de la République : le mariage doit être motivé par des "motifs graves" - comme perdre son conjoint dans un attentat - et fournir des éléments prouvant que le mariage était désiré par la personne décédée. Le conjoint vivant est déclaré veuf juste après la célébration.