La secrétaire d'État à l'Égalité, Marlène Schiappa, s'est rendue mardi au chevet d'une femme de 34 ans, entre la vie et la mort au CHU de Poitiers après avoir été poignardée à plusieurs reprises par son ex-mari qui la battait régulièrement et auquel elle tentait de se soustraire.
"Je l'avais rencontrée à Angoulême" en novembre 2017 lors d'un tour de France de l'égalité femme-homme, "et j'avais été très marquée par ce qu'elle m'avait raconté, les violences conjugales subies pendant de nombreuses années, des actes vraiment inhumains et répétés, y compris devant ses enfants", a dit à la presse Marlène Schiappa à sa sortie du CHU. "Elle était sur le point de s'en sortir puisqu'elle avait réussi à partir avec ses trois enfants", a-t-elle ajouté.
@MarleneSchiappa réclame plus d’écoute des victimes de violences conjugales. « Quand elle dit : un jour il va me tuer, ce ne sont pas des paroles en l’air » pic.twitter.com/nB5xuuVbPD
— Samit Laurence (@CP_laurence) 26 juin 2018
Agressée le 23 juin dans le centre d'Angoulême. Selon la radio France Bleu La Rochelle, la victime, prénommée Houria, a été agressée le 23 juin dans le centre d'Angoulême, près de l'endroit où elle vivait. Son ex-mari, un Algérien de 41 ans, avait cassé la vitre de la voiture où elle venait de monter et lui avait porté plusieurs coups de couteau, au thorax notamment. La jeune femme était toujours dans le coma mardi et les médecins ne pouvaient se prononcer sur ses chances de survie ou d'éventuelles séquelles neurologiques.
Une situation "dramatique et incompréhensible". Son ex-mari a été arrêté quelques heures après l'agression et mis en examen lundi pour tentative d'assassinat. L'homme, au lourd casier judiciaire, devait être expulsé vers l'Algérie et avait été placé en centre de rétention à Bordeaux. Mais il a été libéré quelques jours avant le drame par un juge des libertés et de la détention pour vice de procédure, sans que son ex-femme ou les services sociaux n'en soient prévenus. "Il ne semble pas qu'il y ait eu de dysfonctionnement mais ça nous mène à une situation dramatique, et incompréhensible", a réagi Marlène Schiappa, qui souhaite une meilleure transmission des informations entre les services de la justice et les services sociaux dans ce type de dossiers.