«Marre des promesses en l'air» : à Auch, les agriculteurs déversent à nouveau leur colère

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Alexis Bourdon (correspondant en Occitanie) / Crédits photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP (Illustration)

Huit mois après les mobilisations nationales qui avait entraîné le blocage des autoroutes, les agriculteurs souhaitent maintenir la pression. Ce vendredi soir à Auch, la coordination rurale du Gers, l'organisation syndicale aux bonnets jaunes, a mené une action coup de poing pour rappeler leurs revendications.

Déversement de fumier, tracteurs dans les rues… À Auch, l'action coup de poing de la coordination rurale du Gers signe-t-elle le retour de la colère des agriculteurs , huit mois après leur mobilisation nationale ? L’organisation syndicale souhaite maintenir la pression, pour réclamer encore et toujours une simplification des normes.

Du purin a été déversé ce vendredi devant les portes de la préfecture de la Marne à Châlons-en-Champagne. Action aussi à Auch, en Occitanie, où une soixantaine d'agriculteurs ont vidé leurs bennes devant le centre des impôts. Un ras le bol auquel a assisté Europe 1.

 

"L'État se désengage"

Devant la cité administrative départementale du Gers, Lionel Candelon, président de la Coordination rurale du 32 mène son opération au rythme du klaxon des tracteurs avec une cinquantaine de bonnets jaunes. Objectif du soir : déverser plusieurs tonnes de déchets dans la ville, en signe de protestation.

"Il y a deux semaines, on nous annonçait qu'on aurait un vaccin gratuit contre la FCO, la fièvre catarrhale ovine , sauf qu'en fait, on s'est aperçu que cela fait deux mois qu'il y a une pénurie de vaccins, qu'on ne les a pas et qu'on ne les aura jamais. Donc aujourd'hui, il y en a marre qu'on nous fasse des promesses en l'air , qu'on fasse des annonces où il n'y a rien derrière de concret. Donc au bout d'un moment, il y en a ras-le-bol", peste-t-il au micro d'Europe 1.

Philippe, lui, était présent sur les blocus en février dernier. Et selon cet éleveur de canards, rien n'a changé depuis. "On a l'impression que c'est allé à la mer : on a moins d'aides, l'État se désengage. On a de plus en plus de normes à respecter qu'on nous impose et donc c'est de la marge en moins, du revenu en moins à la sortie. Je suis inquiet pour les générations à venir", explique-t-il. D'autres opérations de ce genre ont eu lieu vendredi soir dans plusieurs villes en Occitanie et les agriculteurs préviennent : les actions pourraient se durcir d'ici la fin de l'année.