Un enseignant juif qui était accusé d'avoir inventé une agression antisémite quelques jours après les attentats de Paris a été condamné jeudi à Marseille à six mois de prison avec sursis.
Sa version des faits maintenue. Cette condamnation, qui correspond aux réquisitions du ministère public, ne sera pas inscrite au casier judiciaire de Sylvain Tsion Saadoun, 57 ans, qui a maintenu devant le tribunal sa version des faits. Le 18 novembre, le quinquagénaire avait affirmé avoir été agressé au couteau par trois hommes se revendiquant du groupe État islamique.
Des problèmes conjugaux. "La vérité, c'est qu'il n'a pas été agressé comme il le dit", a asséné le procureur André Ribes, pointant les doutes émis par toutes les personnes impliquées dans le dossier, pompiers, policiers, médecins, experts et insistant sur le sérieux de l'enquête menée par le parquet dans un contexte tendu après les attentats parisiens. "Je n'ai jamais vu des blessures réelles à l'arme blanche comme celles-là", a encore lancé le représentant du ministère public, évoquant des problèmes conjugaux comme possible mobile du mensonge de l'enseignant.
Une "auto-mutilation". Au terme de plusieurs expertises, "l'hypothèse la plus probable est celle d'une auto-mutilation", avait indiqué le procureur de Marseille Brice Robin à l'époque de l'enquête. Aucun doute ne plane en revanche sur l'agression d'un autre professeur juif, survenue à Marseille le 11 janvier, et revendiquée au nom de Daech par un adolescent turc qui a ensuite été mis en examen.