Deux policiers municipaux de Marseille ont été mis en examen après avoir tiré sur un suspect qui refusait d'obtempérer et a été grièvement blessé, a-t-on appris lundi de source judiciaire, confirmant une information de La Provence.
Le suspect faisait marche arrière en direction des policiers
Les deux policiers ont été "mis en examen pour violences volontaires avec arme ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours", a déclaré le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux. Ils ont été "placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter ou de détenir une arme et d'entrer en contact avec la victime".
Les faits se sont déroulés le dernier dimanche d'avril sur un boulevard, a rappelé La Provence, qui a révélé ces mises en examen : le suspect au volant d'une voiture, a cherché à s'enfuir, faisant notamment une marche arrière en direction des policiers. Il a été blessé grièvement par balles à la gorge et au bras.
Cet homme "n'avait pas d'intention homicide" envers les policiers et ce chef de mise en examen n'a d'ailleurs pas été retenu à son encontre, ce qui semble aller à l'encontre d'une légitime défense des policiers, a souligné l'un de ses avocats, Me Frédéric Monneret. Mis en examen notamment pour violences avec arme et délit de fuite, l'homme devrait se constituer rapidement partie civile contre les policiers minicipaux qui l'ont blessé, a ajouté Me Chehid Selmi.
Deux fonctionnaires aguerris
La police municipale marseillaise, la plus importante de France en terme d'effectifs, avec 439 agents, est équipée depuis 2015 d'armes à feu. Longtemps opposé son armement, le maire (LR) Jean-Claude Gaudin avait finalement décidé de l'équiper en 2015 de revolvers, de calibre 38. Il s'agit des premiers tirs enregistrés sur un suspect, selon un représentant syndical interrogé par l'AFP.
Les deux fonctionnaires mis en examen sont des fonctionnaires aguerris, qui travaillent depuis plusieurs années dans la police municipale marseillaise, selon cette source. L'emploi de l'arme "est encadré" et les policiers municipaux, équipés de caméras individuelles, reçoivent des formations spécifiques, a-t-elle précisé. Intérrogée par l'AFP, la mairie de Marseille a indiqué "ne pas souhaiter commenter une enquête en cours".