Le tribunal administratif de Marseille a annulé mardi le plan à un milliard d'euros du maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin, destiné à rénover une trentaine d'écoles primaires via un partenariat public-privé (PPP) et très critiqué depuis son adoption, en octobre 2017, selon une source judiciaire. Les juges administratifs ont suivi les conclusions de la rapporteure publique Lison Rigaud et annulé la délibération du conseil municipal qui avait adopté ce plan. "Il est difficile de conclure que le recours au PPP présente un bilan plus favorable que le recours à une maîtrise d'ouvrage publique" classique, avait estimé la rapporteure lors de l'audience du 29 janvier.
Une "victoire" sur "les décisions injustes de la ville". "Cette victoire est historique. C'est la première fois que les Marseillais obtiennent une victoire aussi nette sur les décisions injustes de la ville", a réagi Benoît Payan, chef de file des socialistes au conseil municipal, demandant "solennellement au maire de Marseille de ne pas faire appel".
"Victoire pour les contribuables marseillais le rapport de @jcgaudin sur le PPP écoles annulé par le tribunal administratif de Marseille. D'urgence un audit sur les 444 écoles pour un grand plan de rénovation avec aide de l'État et de l'UE", a commenté sur Twitter le conseiller municipal communiste Jean-Marc Coppola.
La députée LREM réclame un "plan rapide et financièrement efficace". "L'erreur aura été de se précipiter devant l'urgence réelle sans prendre le temps de l'audit. Pour l'avenir des écoliers et enseignants marseillais, il faut définir un plan rapide et financièrement efficace", a de son côté réagi la députée LREM de Marseille Alexandra Louis.
Des écoles en mauvais état. Régulièrement dénoncée pour le mauvais état de plusieurs de ses 444 écoles primaires, la ville de Marseille avait adopté ce plan massif de reconstruction avec l'objectif de démolir les 32 écoles de type Pailleron de la cité phocéenne, d'en reconstruire 28 et de bâtir six autres groupes scolaires en six ans.
L'avocat de la ville, Me Nicolas Charrel, avait dénoncé à l'audience "un procès politique" : "La ville ne fait pas rien, entre huit et quinze groupes scolaires sont rénovés chaque année", avait-il plaidé, affirmant qu'il n'y avait "pas de plan B" face à un programme "qui permet de doubler voire tripler la capacité d'action de la ville en six ans".