Marseille : quand des proprios expulsent les squatteurs sous les yeux des forces de l'ordre

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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Une centaine d'appartements de la résidence Corot des quartiers Nord de Marseille sont squattés par un réseau albanais. Les habitants décrivent des réseaux de prostitution et des trafics.

A Marseille, des propriétaires d'appartements de la résidence Corot, située dans les quartiers Nord, voient leurs biens squattés depuis des mois par un réseau albanais. Les appartements sont le plus souvent détériorés, et deviennent donc invendables. Ils n'ont pas hésité à organiser une opération délogement, sous les yeux des forces de l'ordre.

Eau et électricité détournées. "Ca fait des mois qu'on le dénonce aux pouvoirs publics et à la ville de Marseille ou même à la police et rien n'est fait", déplore Johan Mahé, porte-parole des propriétaires. "Ils ont forcé la porte au chalumeau, détourné l'eau et l'électricité", explique Véronique, dont l'appartement est squatté depuis un an. La famille albanaise qui occupe son appartement paye 200 euros de loyer à un "placeur".

Prostitution et trafics de métaux. "On a un réseau qui met des femmes dans les appartements. Il n'y a pas que de la prostitution, il y a aussi des trafics de métaux", explique Johan Mahé. "Donc les propriétaires se sont rebellés en se disant 'on va se faire justice nous mêmes'", raconte-t-il. "Je leur ai demandé de venir non armés. Je sais que certains l'étaient, la police nous a laissé faire en nous mettant en garde qu'à la moindre violence, on serait également embêtés". Bilan de l'opération : une quinzaine d'expulsions sans effusion de violence en attendant la prochaine opération, totalement hors-la-loi. 

Mais que fait la police ? Elle a les mains liées : sans décision de justice et en attendant la fin de la trêve hivernale, fixée au 31 mars, les forces de l'ordre ne peuvent pas intervenir. 

Plan de sauvegarde. La solution pourrait venir d'un plan de sauvegarde de la résidence, qui doit être élaboré, accompagné par la ville de Marseille. Si un mandataire judiciaire a été nommé en janvier 2017, les caisses de la copropriété sont vides, et les propriétaires assurent que c'est une poignée d'entre eux qui s'occupent du ménage et de la gestion des déchets. Sollicitée par les propriétaires, la sénatrice des Bouches-du-Rhône, Samia Ghali a écrit plusieurs lettres au secrétaire d'Etat Julien Denormandie, pour lui faire part de cette situation.

 

ghaliok