Un couple marseillais a déposé plainte à la suite de l'incinération par erreur de leur bébé mort à l'âge de huit mois à l'hôpital de la Timone, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.
Le corps du bébé échangé avec un autre. Le couple avait réglé avec une entreprise funéraire les obsèques de leur sixième enfant, mort dans la nuit du 23 au 24 février à l'hôpital des suites d'une pathologie cardiaque. Alors que le couple s'apprêtait, mercredi, à enterrer au cimetière leur fils prénommé Moïse, des responsables hospitaliers les ont informés, après plusieurs heures d'attente, que le corps avait par erreur été incinéré le matin même au funérarium d'Aubagne, a raconté leur avocat Me Prosper Abega. Dans un courrier adressé mercredi aux parents et dont l'AFP a eu connaissance, le directeur du groupe hospitalier de la Timone a confirmé "qu'un échange de corps (avait) eu lieu entre leur enfant et un autre enfant au sein des locaux de la chambre mortuaire de l'hôpital".
"Face à cette seconde mort, leur souffrance est irréparable". Me Abega a précisé que, selon la culture de ce couple français d'origine camerounaise, "le corps doit retourner à la terre, l'incinération est inconcevable. Ils auraient souffert comme tous les parents face à la perte d'un enfant, mais face à cette seconde mort, leur souffrance est irréparable".
Un plainte déposée pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre". Les parents se sont rendus aussitôt au commissariat du 15e arrondissement où leur plainte pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre" a été reçue. "La plainte déposée", a expliqué Me Abega, "devra permettre aux parents de comprendre ce qui a pu conduire à cette deuxième disparition de leur enfant et de dégager des responsabilités". Dans son courrier, le directeur de la Timone précise qu'il a ordonné une enquête administrative "visant à déterminer les circonstances de ce malheureux événement".
Dans un communiqué, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) déplore "un dysfonctionnement majeur dans les opérations funéraires" et évoque "une défaillance dans l'application des protocoles d'identitovigilance par les différentes personnes en charge des procédures de vérification". "L'hôpital explique aux parents qu'il s'agit d'une confusion entre un prématuré et un bébé de huit mois, tous deux porteurs d'un bracelet. Il était donc facile de distinguer les deux", a réagi Me Abega.