Elle est surnommée la "rafle oubliée" de la Seconde Guerre mondiale. Il y a 80 ans, 1.600 personnes étaient déportées de Marseille vers les camps de Fréjus, Compiègne et les camps de la mort en Allemagne. S'ensuit une destruction d'un quartier entier, juste derrière le Vieux port. Une histoire très peu connue, alors cette année, la Ville de Marseille a créé un véritable parcours mémoriel.
"Ce quartier risquait d'être le lieu où on cachait les résistants"
Sur le Vieux port, à côté des étals de pêcheurs, de grands panneaux avec textes et images en noir et blanc sont apparus. De passage à Marseille, Yvonne découvre l'histoire de janvier 1943. "C'est vraiment impressionnant. C'est la destruction volontaire d'un quartier, d'une population. C'est assez choquant."
Le sort des 20.000 expulsés et 1.600 déportés n'est presque pas connu car l'histoire s'est surtout écrite à Paris. "Les historiens qui se sont intéressés à cette histoire sont des locaux et ils ne sont pas Parisiens", explique l'historienne Renée Dray-Bensoussan, présidente de l'Association pour la recherche et l'enseignement de la Shoah. Elle a passé sa vie à faire connaître l'histoire du quartier de Saint-Jean. "Hitler se méfiait du régime de Vichy quant à la maintenance de la ville, parce qu'elle a une réputation de rebelle, donc ce quartier risquait d'être le lieu où on cachait les résistants."
Ce dimanche est dévoilée la première stèle d'un long parcours mémoriel pour que la rafle du Vieux Port soit enfin inscrite dans l'histoire nationale. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, accompagné du ministre de l'Action et des Comptes publics Gabriel Attal, seront présents pour lancer les commémorations.