Marseille : une manifestation anti-migrants du FN contrée par des pro-migrants

marseille manif crédit : BERTRAND LANGLOIS / AFP - 1280
Des pro-migrants et des anti-migrants se sont fait face dans les rues de Marseille, samedi © BERTRAND LANGLOIS / AFP
  • Copié
avec AFP
Une centaine de personnes contre l'arrivée de migrants s'est retrouvée confrontées à quelque trois cent militants pro-migrants en colère.

Une manifestation anti-migrants à l'appel du FN à Marseille a rassemblé samedi 150 personnes environ, tandis que 350 militants antifascistes et pro-migrants leur faisaient face, selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

Des anti-migrants sous les huées des pro-migrants. Rassemblés par le maire frontiste, Stéphane Ravier, des 13e et 14e arrondissements de Marseille, une centaine de personnes, en majorité âgées, se sont réunies sous des drapeaux français et un drapeau corse devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à midi. En face de cette manifestation anti-migrants, séparés d'elle par des CRS, plus de trois cents militants criaient leur colère : "Cassez-vous ! Cassez-vous!", derrière une bannière : "Migrants bienvenus, facho dégage !".

"Je pense que la France n'a pas les moyens d'accueillir toute la misère du monde". Sous un ciel chargé de nuages, Stéphane Ravier a prononcé un discours fustigeant la "tradition d'accueil" des étrangers en France qu'il a également publié sur sa page Facebook. Mais sa voix a été couverte par les sifflets et slogans de la contre-manifestation. "Cette tradition a permis aussi l'horreur du Bataclan !", a déclaré l'élu marseillais. Julie Bargeton, webmaster de 39 ans, n'en était pas à son premier rassemblement du genre.

Agitant un drapeau tricolore, cette Aixoise "simple militante FN" avait déjà participé au défilé anti-migrants de la Tour d'Aigues le 23 octobre. "Je compatis à la situation des réfugiés mais je pense que la France n'a pas les moyens d'accueillir toute la misère du monde", a-t-elle expliqué.

Des militants pro-migrants très remontés. Dans la manifestation anti-fasciste, Jeanne, militante du Réseau Education sans frontière (RESF), s'est dite soulagée de voir que "certes il y a des manifs anti-migrants, mais il y a aussi beaucoup de manifs pour les soutenir". La quinquagénaire s'est désolée que "de plus en plus, certains assument d'être ouvertement racistes". À l'issue de la manifestation, alors que les sympathisants FN se dispersaient, des militants pro-migrants "sont partis en cortège" dans les rues de Marseille et ont "pris à partie les effectifs de police", a expliqué le préfet de police Laurent Nuñez.

Face à des jets de projectiles, la police a fait usage de 9 grenades lacrymogènes, et quatre fonctionnaires ont été légèrement blessés, a ajouté Laurent Nuñez. Un militant a été interpellé avec des projectiles sur lui. "Je condamne une fois de plus les violences contre les policiers", a déclaré le préfet de police, ajoutant que des vidéos de la manifestation seraient exploitées pour procéder éventuellement à de nouvelles interpellations.