Depuis le début du mois, la situation en Martinique est marquée par de nombreux débordements en marge des manifestations contre la vie chère. Alors que des véhicules ont été incendiés et des policiers blessés lors d'affrontements avec des émeutiers, l'État a décidé de faire appel à la CRS8, huitième compagnie républicaine de sécurité.
Mieux équipée et préparée que les compagnies de CRS classique pour lutter contre les violences urbaines, elle doit permettre de limiter l'embrasement de la situation sur place. Cette dernière avait notamment été déployée en avril 2023 à Mayotte pour renforcer les effectifs de l'opération de sécurisation du territoire, baptisée "Wuambushu".
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Opérationnels dès la descente de l'avion
"Il y a un usage des armes beaucoup plus décomplexé qu'ailleurs", rappelle Grégory Joron, secrétaire générale du syndicat de police Unité, ajoutant que "dès la première nuit", leurs collègues martiniquais "ont fait face à des nombreux tirs". Malgré l'instauration d'un couvre-feu dans certains quartiers ainsi qu'un renfort de la présence des forces de l'ordre ces derniers jours, le gouvernement n'a pas eu d'autres choix que d'agir.
Entre 60 à 80 membres de cette unité spéciale, à disposition du ministère de l'Intérieur, sont attendus ce dimanche matin en Martinique et seront opérationnels dès la descente de l'avion. Une force de frappe nécessaire car déployable extrêmement rapidement, qui espère rétablir l'ordre au sein d'un "territoire isolé, gangréné par les stupéfiants, une utilisation des armes et la misère sociale", précise Grégory Joron.
Les "manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs" restent interdits à Fort-de-France et dans trois autres communes de l'île jusqu'à lundi.