Elle avait dénoncé l'homme se masturbant face à elle dans le métro parisien en publiant sur Internet la vidéo, devenue virale : une jeune femme a porté plainte dimanche pour "exhibition sexuelle" et obtenu l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
"Je n’exagère même pas". "Voilà mon quotidien dans les transports en commun, il ne se passe pas une semaine sans que ceci ne m'arrive et je n'exagère même pas, pour une fois j'ai voulu filmer pour montrer à quel point c'est grave", avait écrit le 12 décembre sur Twitter cette femme, prénommée Safiétou et âgée de 20 ans, selon LCI qui a eu la primeur de l'information. La vidéo, qui accompagne le message, avait été vue mardi plus de 1,3 million de fois sur le réseau social.
"Les filles, si vous avez déjà été victimes de harcèlement sexuel ou même moral dans les transports en commun témoignez sous ce tweet s'il vous plaît. Vidéo s? Photos ? N'hésitez pas, balancez tout, on va voir qui est qui. Placardez leurs sales gueules partout et personne n'a le droit de vous dire bip", a écrit le lendemain la jeune femme sur son compte, @safi_ndy, qui agrège depuis nombre de témoignages de femmes sur le harcèlement dans les transports en commun.
Les filles si vous avez déjà été victime d’harcèlement sexuel ou même moral dans ls transports en commun témoignez sous ce tweet svp! vidéos? photos? n’hésitez pas balancez tout, ont va voir qui est qui placardez leurs sales gueules partout et personne n’a le droit de vs dire bip
— safi (@safi_ndy) 13 décembre 2018
Une plainte pour "exhibition sexuelle". Encouragée par les internautes, la jeune femme a porté plainte dimanche pour "exhibition sexuelle" et le parquet de Paris a ouvert une enquête pour ces faits, confiée à la Brigade des réseaux franciliens (BRF). Au moins 267.000 personnes, "essentiellement des femmes", ont subi des harcèlements ou des agressions à caractère sexuel en 2014 et 2015 dans les transports en commun, estimait l'an dernier l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Parmi elles, plus de 110.000 ont subi des exhibitions et plus de 16.000 ont subi d'autres actes tels que des attouchements sexuels, des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels non désirés", notait l'ONDRP dans un rapport publié fin 2017 et qui extrapolait une enquête réalisée après de plus de 11.000 personnes.