La "majorité des syndicats" et le collectif de citoyens à l'initiative du mouvement de contestation à Mayotte ont appelé lundi à la levée immédiate des barrages. "Néanmoins en l'absence d'un signal fort adressé à la population sur la lutte contre l'immigration clandestine à ce jour, la grève reste maintenue ; toutefois elle pourra se manifester sous d'autres formes", ont-ils précisé lundi, plus de six semaines après le début du mouvement.
Les co-signataires de l'appel ont motivé leur décision par la satisfaction d'un certain nombre de leurs revendications, à commencer par la "venue d'un délégué pour ouvrir les négociations". Dominique Sorain, qui a également été nommé nouveau préfet de l'archipel, est effectivement arrivé vendredi matin.
Ils dénoncent l'insécurité et l'immigration clandestine venue des Comorres. "Il est acté que la plateforme d'union des revendications qui a été remise au Délégué sera prise en compte pour l'élaboration du futur plan de développement de Mayotte, qui sera présenté à la fin du mois d'avril", se sont également félicités le collectif et l'intersyndicale, en évoquant également la création d'un "comité de suivi" pour "s'assurer de l'exécution des décisions".
Les mêmes ont aussi mis en avant que "le statut de département de Mayotte, aux dires du Délégué ministériel, n'est pas remis en cause par le gouvernement sauf demande expresse des élus locaux". Mayotte, où la situation sanitaire s'aggrave, est agitée depuis fin février par un mouvement social qui dénonce l'insécurité et l'immigration clandestine venue des Comores, où le revenu moyen par habitant est treize fois inférieur à celui du département français.