Mayotte : pourquoi l'opération Wuambushu ne fonctionne pas sur place

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Louis de Raguenel, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Chafion MADI / AFP

Pour la deuxième journée de l'opération Wuambushu à Mayotte, le tribunal de l'île a suspendu l'évacuation d'un bidonville pourtant demandée par le préfet. Un revers pour l'État qui s'ajoute au refus des Comores d'accueillir des clandestins. Les autorités françaises ne s'attendaient pas à rencontrer autant de difficultés.

Les autorités françaises ne s'attendaient pas à rencontrer autant de difficultés à Mayotte . Les services de l'État ont lancé lundi l'opération anti-immigration baptisée Wuambushu , visant à déloger et expulser les personnes en situation irrégulière. Mais tout ne se passe pas comme prévu : ce mardi, le tribunal de l'île a suspendu l'arrêté de destruction d'un bidonville pris par le préfet . En réalité, l'exécutif a commis l'erreur de se concentrer majoritairement sur le dispositif policier sécuritaire pour mener à bien son opération.

Même si cette organisation est efficace, ce qui pêche, c'est le manque de préparation au sein du gouvernement illustré par une faille aux niveaux diplomatique et juridique.

Une faille au niveau diplomatique et juridique

D'abord, au niveau diplomatique, le Quai d'Orsay freine des quatre fers dans cette opération, et les Comores n'acceptent pas de reprendre leurs clandestins. Cela illustre clairement un manque d'anticipation de l'opération. Le deuxième problème est juridique, avec la suspension par la justice de l'opération de destruction des bidonvilles. Il s'agit d'un problème récurrent puisque le droit français rend souvent impossible les expulsions de clandestins, tout comme la destruction de bidonvilles illégaux.

Expulsion de clandestins non comoriens

Alors, l'exécutif se focalise désormais sur les opérations de police pour sécuriser certains quartiers et faire tomber les réseaux. Et du côté migratoire, les autorités se concentrent maintenant sur l'expulsion des clandestins non comoriens pour ne pas montrer l'arrêt de l'opération. Mardi après-midi, un avion a reconduit trois Sri-Lankais chez eux et mercredi, des Malgaches doivent être expulsés.