La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi les derniers recours déposés par les laboratoires Servier qui avaient notamment demandé l'annulation de leur mise en examen pour "escroquerie" et "tromperie aggravée" dans le scandale du Mediator, ont expliqué mercredi des sources concordantes. L'avocat des laboratoires a immédiatement annoncé que le groupe pharmaceutique allait former un pourvoi en cassation, qui n'est toutefois pas suspensif et n'empêcherait pas le parquet de Paris de prendre ses réquisitions.
Entre 500 à 2.100 décès. Destiné aux diabétiques mais largement prescrit comme coupe-faim, le Mediator pourrait être responsable à long terme de 500 à 2.100 décès, selon différentes études. Utilisé par cinq millions de personnes en France pendant plus de 30 ans, il a été retiré du marché en novembre 2009.
"Le caractère anorexigène du médicament dissimulé". Le parquet général avait requis le rejet des requêtes, relevant que le groupe a pendant de nombreuses années "dissimulé le caractère anorexigène du médicament", et n'a "pas signalé les risques d'hypertension artérielle pulmonaire", une pathologie rare actuellement incurable, et "de graves lésions des valves cardiaques" (valvulopathies).
Nullités d'actes d'enquête, de mises en examen, demandes d'auditions : Servier se livre depuis le début de l'enquête à un bras de fer avec la justice, une attitude qualifiée de "manifestement dilatoire" par les juges d'instruction parisiens qui enquêtent depuis février 2011 sur ce scandale sanitaire.