Le ministre de la Santé François Braun a prévenu mercredi que des pénuries de médicaments se produiraient certainement encore l'hiver prochain, malgré les efforts entrepris pour optimiser la production de médicaments essentiels. "On va avoir encore des pénuries, des risques de rupture de stocks. Cela va encore être compliqué l'hiver prochain", a déclaré le ministre au micro de RTL, au lendemain des annonces du président de la République sur des mesures de relocalisation et de renforcement des capacités de production de médicaments jugés prioritaires.
Le président Emmanuel Macron, en déplacement sur un site de production de médicaments en Ardèche, avait indiqué ne "pas totalement exclure" des "difficultés dans les mois et les années qui viennent", malgré les nouveaux projets de relocalisation de la fabrication d'une cinquantaine de médicaments essentiels. A l'hiver 2022/23, les pharmacies avaient rapporté des pénuries de paracétamol et d'amoxicilline, un antibiotique largement prescrit aux enfants pour soigner les infections.
Supprimer "tout ce qui est inutile en paperasse"
Concernant l'installation des médecins dans les déserts médicaux, François Braun a répété la nécessité "d'avoir des incitations d'aller dans ces territoires" et insisté sur la suppression de "tout ce qui est inutile en paperasse": il faut "redonner du temps médical", "faire travailler les médecins avec les autres professionnels de santé" par exemple. Le ministre refuse de toucher à la liberté d'installation des médecins : "on ne rénovera pas le système de santé sans les médecins, en les braquant", a-t-il déclaré, alors que l'Assemblée nationale examine une proposition de loi sur l'accès aux soins, dotée d'un amendement sur la liberté d'installation.
Cet amendement, porté par le socialiste Guillaume Garot et soutenu par plus de 200 députés de tous les groupes, y compris dans la majorité, vise à limiter l'installation des médecins là où leur nombre est jugé "suffisant", pour les pousser à exercer dans les zones "sous-dotées".