Dix personnes au total seront jugées le 3 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir harcelé et/ou menacé Mila, après que 5 d'entre elles ont été convoquées mercredi à l'issue de leur garde à vue, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Paris. A l'issue de leur garde à vue, débutée lundi, les cinq suspects, quatre hommes et une femme, ont été déférés devant un procureur du pôle national de lutte contre la haine en ligne et sont convoqués pour "harcèlement moral en ligne", a précisé le parquet.
Quatre personnes poursuivies pour "menaces de mort"
Quatre d'entre eux sont poursuivis également pour "menaces de mort" et le cinquième pour "menaces de crime". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant le procès. Tous sont accusés de s'en être pris à Mila après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique sur l'islam. Lundi, six personnes, âgées de 18 à 35 ans, avaient été placées en garde à vue à Paris, en Seine-et-Marne, en Gironde, en Isère, dans les Bouches-du-Rhône et le Bas-Rhin, dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, créé récemment au parquet de Paris. La garde à vue d'un homme a été levée mardi sans poursuites à ce stade.
Mardi, un mineur a été placé en garde à vue dans le Val-de-Marne. Il a été relâché "le même jour pour poursuite d'enquête", a précisé le parquet. Cinq autres personnes, âgées de 18 à 29 ans et interpellées le 9 février en Loire-Atlantique, en Moselle et dans le Calvados, comparaîtront aussi le 3 juin pour "harcèlement moral en ligne", et, pour deux d'entre elles, "menaces de mort". Mila avait publié en novembre sur le réseau social TikTok une nouvelle vidéo dans laquelle elle s'en prenait vertement à ses détracteurs.
Deux personnes déjà condamnées l'an dernier
L'adolescente avait partagé sur Twitter des captures d'écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l'assassinat du professeur Samuel Paty en octobre 2020 dans les Yvelines. Le parquet de Vienne, dans l'Isère, qui avait ouvert mi-novembre une enquête, s'était dessaisi début décembre au profit du pôle national de lutte contre la haine en ligne. Lycéenne à Villefontaine (Isère), Mila avait été contrainte de quitter son établissement scolaire après avoir publié en janvier 2020 une première vidéo devenue virale dans laquelle elle critiquait de façon virulente l'islam.
Deux personnes ont déjà été condamnées l'an dernier à des peines de prison pour des menaces de mort envers la jeune fille. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier 2020 et la diffusion de ses coordonnées.